Aquarelle du Brésil
7.3
Aquarelle du Brésil

Court-métrage d'animation de Wilfred Jackson (1942)

Aquarela do Brasil n’est en fait que la quatrième partie d’un film d’une quarantaine de minutes associant quatre courts métrages différents, intitulé Saludos amigos. Les studios Disney sont en grande difficulté, notamment financière, et ils répondent alors à partir de la mi-1941 à une commande du gouvernement américain. Les Etats-Unis ne sont pas encore en guerre, l’opinion américaine est largement opposée à une nouvelle intervention du pays, mais Roosevelt est bien conscient que le pays ne pourra pas rester longtemps à l’écart de ce conflit. Il s’agit alors pour lui de préparer la suite, et de se rapprocher des pays sud-américains dont certains, comme le Brésil, sont neutres, mais pourraient éventuellement basculer du côté de l’Axe. Disney accepte la commande, un voyage est organisé en Amérique latine, qui aboutira, en ce qui nous concerne, à la production d’Aquarela do Brasil.


Les deux premières minutes du film sont somptueuses, Hypérion en parle très bien, je vous renvois à sa critique (http://www.senscritique.com/film/Aquarelle_du_Bresil/critique/6633613). On a là le Brésil paradisiaque fantasmé par les Américains. L’animation est exceptionnelle, on parlerait aujourd’hui de morphing avec le numérique, là c’est beau, fluide, poétique. C’est pour ces premières minutes que j’accompagne ma note d’un cœur.

Car je dois dire que l’arrivée de Donald casse la magie de la première partie. C’est sympathique, mais plus classique, moins original : on est beaucoup moins enthousiasmé, malgré la musique, qui sera le thème musical du plus grand succès de Terry Gilliam. Un Donald qui, tout de même, incarne ici les Américains, et débarque au Brésil avec son sale caractère, mais il va être remis à sa place puis aiguillé par un prof de samba (Zé Carioca) ! Donald, assez réticent, finit avec le rythme dans la peau (aidé il est vrai par un verre de cachaça cul sec). Un bon vieux film de propagande dont l’objectif était d’aider au rapprochement des deux pays. Son rôle sera toutefois limité dans l’évolution du Brésil, puisque le film ne sortit au Brésil que quelques jours avant l’entrée en guerre du pays, bien après les attaques de navires brésiliens par les sous-marins allemands.
socrate
7
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le 13 mars 2014

Modifiée

le 13 mars 2014

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socrate

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