Armageddon Tales
Armageddon Tales

Film VOD (vidéo à la demande) de Alexander Lappöhn, Kaleb Lechowski, Paul Plett et Jonah Schwartz (2021)

J’ai regardé ce film absolument au hasard sur une plateforme de streaming. Au passage, j’ai remarqué qu’il n’était pas encore référencé sur Sens Critique et j’y ai vu l’occasion d’apporter ma pierre à l’édifice. J’ai donc visionné ce film en VO et sans aucunes informations préalables, si ce n’est l’affiche qui me faisait craindre un bon gros navet de science-fiction, mais avec le sentiment de remplir une mission dans l’intérêt de la communauté.


Il faut immédiatement préciser qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’un film mais de quatre courts-métrages dans un univers théoriquement commun sur le thème de la survie dans un monde post-apocalyptique. Cette collection de métrages à petit budget ressemble à un travail collectif de fin d'étude. Un pitch de départ ultra-classique nous est délivré dans un texte explicatif en introduction (je déteste ce procédé) : le monde est dévasté par une pandémie, les infectés se transforment en zombie, l’eau vient à manquer et les riches vivent dans des cités volantes à l’abri du chaos. En réalité, le texte n'est utile que pour la deuxième et troisième partie. La première et la dernière n'ont pas besoin de contextes.


Le premier métrage (et de loin le plus long) m’a agréablement surpris. Dans une esthétique très proche du Stalker de Tarkovski, cette première partie se déroule en 2031 dans les ruines industrielles de l’Allemagne et met en scène l’errance de deux survivants à la recherche d’eau. Entre deux repas à base d’asticots dans des usines superbement filmées, les malheureux sont pourchassés par une créature mystérieuse. En se focalisant sur une intrigue simple et linéaire, le réalisateur de ce métrage parvient à instaurer une atmosphère à la fois morbide et tragique de façon plutôt convaincante. Il n’est ici pas question de zombies ou de riches en orbite.


La deuxième et troisième partie sont en revanche très décevantes. L’histoire se déroule en 2036 et 2041 au Canada. La créature mystérieuse de la première partie est remplacée par des zombies grotesques tandis que les acteurs rivalisent d’amateurisme. Les dialogues sont abrutissants au possible et l’intrigue ne relève vraiment pas le niveau. Contrairement à l’Allemagne dévastée du début, l’Amérique du nord est donc en partie préservée et c’est ici que les riches vivent dans des cités volantes, un peu dans l’esprit d’Elysium mais avec des FX bien pourris. Les protagonistes ne sont plus équipés de vieux flingues rouillés mais d’armes lasers dont je n’ai pas compris l’origine.


La dernière partie, qui se déroule aux USA en 2046, est moins catastrophique mais elle n’est pas transcendante pour autant. Il s’agit d’un huis-clos sans surprise à tendance horrifique entre des survivants. Les acteurs sont un peu plus convaincants que dans la partie précédente mais le décor est vraiment rudimentaire et la tension dramatique a du mal à s’installer.


Je recommande donc le premier métrage aux amateurs de post-apo et je déconseille les autres à tout le monde. Il est fort dommage qu'on ne puisse pas savoir qui a réalisé quoi, je suis curieux de voir le travail du premier réal à l'avenir.

InDaNostromo
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le 1 mars 2021

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