En réalisant son deuxième film, Arnaud Viard traite de nombreux sujets tels que l'art, l'amour, le sexe ou la situation actuelle du cinéma. Il le fait par le biais de l'humour et d'une autodérision charmante qui ne le dessert jamais, bien au contraire. La ponctuation de son récit en chapitres courts et singuliers ne donne pas à son film une construction forcément homogène, mais toujours décalée.
Mélangeant réel et fiction, l'acteur-réalisateur s'aventure dans la vie d'un homme qui lui ressemble beaucoup. C'est là tout l'intérêt du récit, qui a la capacité de jouer avec le spectateur sur ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. L'intrusion de la réalité dans cette narration la rend agréablement brouillonne, et donne au cinéma un pouvoir pleinement cathartique. C'est bien dans cet art que le cinéaste Viard peut se défouler, et que le personnage d'Arnaud sait prendre n'importe quelle forme.
Mais alors que son film ne dure qu'une heure et vingt petites minutes, le réalisateur peine à faire progresser son scénario. Celui-ci parvient même à avoir l'effet inverse de l'intention de départ en étirant certaines de ses séquences. Pour suggérer l'émotion ou l'empathie (les diverses scènes de danse), ces dernières finissent par perdre de leur saveur, mais aussi de leur charme.
Par ailleurs, quelques acteurs et lignes d'écriture ne sont pas à la hauteur de l'authenticité à laquelle l'auteur prétend. Il y a comme quelque chose qui sonne faux chez Arnaud fait son 2ème film. Or, comme son alter-ego le mentionne à propos du Dernier métro, il est important que certains dialogues ne soient pas sincères afin que l'ensemble fonctionne. Sinon, cette cohérence artistique n'en paraitra que plus ridicule. Mais cela, c'est lui qui le dit.
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