Arsenic et vieilles dentelles par Ninesisters
Le pauvre Cary Grant se retrouve dans une maison de fous. Littéralement. La plupart des personnages de cette comédie déjantée sont complètement fêlés, siphonnés, bons à enfermer, et tout ce que vous voulez ; et chez certains, cela se voit plus que chez d'autres. En découlent de nombreuses situations délirantes, et des dialogues non moins étonnants, avec au centre un Cary Grant complètement dépassé par les événements et sur le point de péter les plombs à son tour, obligé de jongler entre une foule de problèmes : un frère qui se prend pour un président mort, un autre frère psychopathe avec le visage de Boris Karloff, des tantes dérangées, un flic dramaturge et persuadé d'être talentueux, ou encore un médecin étrange interprété par Peter Lorre.
Par contre, nous sentons bien que ce film est tiré d'une pièce de théâtre : tous les événements se déroulent au même endroit – les rares scènes extérieures étaient dispensables – et en une seule nuit, provoquant une accumulation de situations et de personnages, qui tend parfois à l'indigestion ; ce qui convient aux codes inhérents à l'art de la scène ne donne pas nécessairement un résultat de qualité sur grand écran, mais Arsenic and Old Lace s'en sort tout de même avec les honneurs, même si j'ai trouvé certains passages un peu lourds (alors que lesdits passages ne m'auraient sans doute pas dérangés dans une pièce de théâtre).
Je continue de faire le tour des classiques des années 40, et même si ce film ne vaut pas un bon Humphrey Bogart – reste Peter Lorre en prix de consolation – il a le mérite d'être original, plaisant, et très bien écrit.