Ce film est bien la preuve que, peu importe l'époque, le film d'horreur à sketchs souffre du syndrome de la fin bâclée, du milieu bâclé et du début à peu près bon, plein de promesses et qui retombe comme un soufflé. Il n'est pas rare que le film à sketchs se foire dès le début. Là, on attend un peu, on est plein de promesses, non-tenues, comme d'habitude, mais des promesses quand même. On nous promet une fin grandiose, qui révélera la noirceur de l'âme humaine au personnage principal (je minimise à peine), un psy venu chercher du boulot dans un coin perdu de l'Angleterre alors qu'il aurait très bien pu pas en branler une dans son cabinet et palper un paquet de blé en écoutant des vieilles richardes frustrées vider leurs sac (et leurs porte-monnaie) et pleurer parce que le mari les a cocufiés avec des gamines de 20 piges aux nibards qui tombent pas (encore).

Alors bon, le docteur en chef lance un défi à notre Georges Clooney des années 70 : s'il arrive à dénicher le filou de médecin qui est interné dans l'étage des patients dangereux (un mot galvaudé, je vous assure), il aura le droit à une place de choix dans l'équipe soignante. Le v'la t'y pas qui monte les marches quatre par quatre, chaud comme la braise et refusant de tomber dans les pièges faciles du type "Oh, mais attends, ils ont les mêmes initiales, c'est une pure coïncide, je vais pas tirer de conclusions trop vite, je vais attendre un peu histoire de savoir ce qu'il en ressort vraiment". Nan, il fonce tête baissée dans le piège des initiales, comme un gros con. Il déchantera très vite parce que, ben... ILS ONT TOUS LES MÊMES CONNARD !

Alors le film se compose de 4 histoires. 'Fin 4... 3 et demies. Parce que la dernière, c'est juste une rencontre du troisième type avec un pseudo-médecin qui croit qu'en insérant des morceaux de lui-même dans des automates, il va pouvoir dominer le monde et créer une nouvelle race d'humain. Oui, c'est ce qui est sobrement appelé "God Complex" dans Doctor Who. Bon, la scénette dure, au bas mot, 3 minutes, donc c'est pas une histoire. C'est pour finir de mettre le bordel dans la tête du personnage.

Sinon, les autres sont assez classiques du film d'horreur à sketchs : trop insipides pour être étalées pendant un film d'1h30, alors on comprime le tout en moins de 20 minutes, histoire de tomber raccord et que les gens ne se suicident pas d'ennui au bout de 5 minutes. Le premier sketch est foutrement comique, réalisé comme un film d'horreur des années 70, c'est-à-dire avec du fil de pêche et une bonne dose de culot.

En fait, on nage dans la folie des personnages sans trop savoir ce qui est vrai ou faux. Alors oui, c'est supposé impressionner. Sauf que non. On se retrouve à attendre la fin d'un sketch pour voir l'infirmier dire "Pas d'indices pas d'indices, c'est la règle". La fin est aberrante. On hésite entre l'exaspération et la pitié. J'en dis pas plus, on dirait que j'aime pas.
lcs_hbr
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le 13 mars 2015

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Lucas Hueber

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