Un Female Teacher 12 réussi (ou presque)

Il y a beaucoup de choses intéressantes dans ce film où au traumatisme du viol, la victime doit subir en plus les conséquences sociales du « déshonneur » et des rumeurs qui vont avec. Comment dissimuler et panser ces blessures physiques et sociales, Keiko fait le choix de rencontres d’un soir avec de jeunes garçons, s’interdisant toute attache sincère. Le choix est assumé tout en étant caché socialement mais toujours risqué.La blessure est toujours là, cinq ans après, Keiko vit avec. Elle a renoncé à l’amour mais non au sexe comme simple dérivatif. Néanmoins, les hommes continuent de frapper et d’agresser les femmes, comme s’ils ne pouvaient maîtriser leur pulsions. Un temps bousculé par la proposition de mariage d’un de ses collègues et par la réapparition de son premier amour, Keiko est vite ramenée à la réalité et faire l’amour jusqu’à l’épuisement ne modifie rien; le passé ne se change pas. Si le scénario de Chiho Katsura est excellent sur l’histoire de Keiko, il nous égare en rajoutant des intrigues complémentaires. Si l’amourette entre Ruriko et Ichiro, les lycéens pourrait offrir un contrepoint au comportement lâche de Hiro l’amoureux à l’époque qui a blessé durablement Keiko, il manque un développement et/ou une conclusion. De même, la femme d’Hiro et l’infirmière amoureuse du collègue veuf ne semblent être là que pour remplir le quota en « scènes chaudes ». Si donc, Mika Hijiri (Ruriko, la lycéenne), Kaoru Mizuki (l’infirmière) et Keito Asabuki (femme d’Hiro) n’ont que des rôles secondaires, Yuki Kazamatsuri (Keiko) porte avec brio son personnage complexe et demeure, sans surprise, un des points forts de ce film. La réalisation de Nobuyuki Saitô reste honnête, l’image joue élégamment sur les ombres et les couleurs, la bande sonore classique est parfois un peu lourde hormis les scènes au piano de Keiko et quelques scènes demeurent marquantes dont celle de la piscine.

Le propos n’est guère comique vu le comportement des prédateurs masculins, mais la réponse de Keiko aux trois questions du Roman Porno (Qu’est-ce que l’amour ? Qu’est-ce que le sexe ? Que sont les rapports entre les hommes et les femmes ?) est intéressante même si la conclusion n’est point optimiste et ce volume 12 mérite le détour.

TeryA
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le 22 oct. 2023

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