L’échec cuisant d’Attention au départ tient essentiellement à la pauvreté d’un dispositif comique qui le contraint à se répéter ad nauseam en mettant en place des retournements de situation aussi improbables que grossiers : la vieille séductrice, l’enfant qui feint d’avoir été enlevé et séquestré dans des toilettes publiques… Tout cela n’est jamais préparé ni par le scénario ni par la « mise en scène » – une bien belle expression pour désigner un assemblage de plans laids qui se limitent à l’illustration la plus plate et stérile –, tout cela ne bénéficie pas d’un travail du rythme apte à construire le comique dans la durée, tout cela tombe comme un cheveu sur la soupe. Le montage charcute ses brèves scènes dans l’illusion d’établir un dialogue entre les deux camps en présence ; l’effet s’avère insupportable puisque nous n’avons pas le temps de nous attacher ni au trio ni au groupe d’enfants.
Les personnages souffrent de dialogues indigents ; leurs acteurs cultivent la surenchère qui, au lieu de nous emporter, devient vite gênante, mention spéciale à Jérôme Commandeur et au jeune Nils Othenin-Girard, assez juste dans l’excellent Un Vrai bonhomme (2019) de Benjamin Parent. Voilà un film comme il en sort des dizaines par ans, production commerciale dont l’unique intérêt est d’attirer les familles au cinéma – louable dessein – ou de les réunir, un dimanche soir, devant la télévision.