Le pouvoir meurtrier des images version 2.0
Outre l'importance que le thriller a dans le paysage cinématographique ces-dernières années, Aux Yeux de Tous offre une nouvelle perspective en matière de vision périphérique de l'action.
Jonché par la vision de multiples caméras de Surveillance, un hacker d'Anonymous va traquer les responsables d'une attaque terroriste en Gare d'Austerlitz. Grâce à son lot d'écran et de matos, ainsi que ses relations, il tentera de déceler le moindre fait que tente veinement de cacher les "terroristes".
L'aspect Big-Brother n'est plus un phénomène à part. Depuis Une souris Verte en 2003, en passant par Millénium en 2009 puis 2011, la présence mystérieuse et menaçante du voyeurisme est de plus en plus présente, amenant alors l'efficacité dont joui l'outil numérique : nous faire ressentir ce que notre hacker nous montre.
D'une férocité redoutable dans son écriture et dans le montage éléctronique que nous offre Cedric Jimenez, l'angoisse reste permanente pour une histoire qui gagne en crédibilité à mesure que les personnages s'embourbent dans leurs mensonges et leurs non-dits.
Mais une certaine férocité politique se dégage en fin de scénario, rapprochant clairement (coïncidence ?) avec l'actualité : la mise en forme d'une couverture médiatique axée sur la peur pour accroitre sa popularité au cours de prochaines éléctions. Le film tire miraculeusement une sonnette, exploitant une réfléxion cyber-politiques qui laisse le spectateur médité en sortant de la salle.
Une conclusion épique et efficace qui laisse de marbre, et le sentiment d'avoir été scotché 1h20 tel un agent de sécurité dopé à la sauce 24h Chrono.
8/10
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