Les yeux plus gros que le ventre

[ n'ai pas vu l'original argentin ]

Trois ex-collègues du FBI se retrouvent treize ans après le viol et la mort (non élucidée) de la fille de l'un d'eux. Douleurs, haines et passions se réveillent...

L'idée de faire se télescoper constamment le passé avec la réalité, de secouer les sentiments des uns et des autres, leurs regrets et leurs lubies --- qui plus est dans un nouveau contexte politico-judiciaire qu'ils ne saisissent pas forcément bien, ou refusent d'admettre ---, voilà de quoi mettre l'eau à la bouche de l'amateur de thriller psychologique.

Le problème est que le réalisateur Billy Ray gère mal les niveaux de priorité.

Il agrège en effet sur un unique plan et la tentative d'éclaircissement du meurtre, et l'amour indéfectible de Ray (C. Ejiofor) pour Claire (N. Kidman), et l'obsession de Ray pour Jessica (J. Roberts), et la tristesse infinie de cette dernière (depuis la perte de son enfant).

Sans compter une réflexion à la fois trop pesante et trop vague sur la vengeance, la peine capitale (vs la prison à perpétuité), le fonctionnement de la Justice...

Et comme ce festin est servi via des enchaînements continus flasbacks<>présent pas toujours immédiatement perceptibles, on peine parfois à ingurgiter.

Non pas que ce soit mauvais. Au contraire.

Le casting n'est pas déplaisant et certains moments sont même fort … sympathiques.

"Examination of the decedent's vaginal walls indicate injuries at a depth of nine inches." We're looking for someone with a hammer, not a peanut.

On salive, mais chaque bouchée, trop lourde, s'accumule … pourtant on en reprend... … et on finit les agapes avec l'estomac au fond de la glotte.

Verdict : a priori délicieux... effectivement goûtu... mais trop roboratif.