Au-delà de son scénario, il y a deux choses qui font d'Avalon une oeuvre à part : sa musique et sa réalisation.
La musique, c'est celle de Kenji Kawai, le compositeur attitré de Mamoru Oshii. Il signe là une de ses meilleures OST - de toute façon, il ne se révèle vraiment que pour les long-métrages - avec quelques thèmes magnifiques : Nine Sisters, Log In, Log Off, et le sublime Voyage To Avalon. Mélancolique et immersive, cette OST apporte beaucoup à Avalon.
Mais c'est la réalisation - ainsi que la photographie - qui fait d'Avalon une oeuvre hors norme. Le choix des couleurs, l'intégration des éléments 3D, et surtout, tout le fonctionnement interne du jeu : explosions 2D, disparitions des personnages, scènes d'action ; l'ensemble est absolument unique, autant qu'indescriptible.
Bien que le film soit réalisé par un Japonais, les acteurs sont Polonais, et jouent bien ; nous évitons donc les Nippons et leur jeu d'acteur parfois déplorable car tout en exagération.
Il y a quelques longueurs, mais la fin rattrape largement le coup ; la réalisation prend d'ailleurs tout son sens à cet instant, magnifiée par la version orchestrale de Voyage To Avalon.
Avalon est un film hors du commun, un imaginable OVNI dont la forme fantasque ne pouvait germer que dans l'esprit déjà atteint de "l'homme qui aurait voulu être un basset" : Mamoru Oshii ; sorti de l'animation - de ses Lamu, GITS, et Patlabor - il est toujours aussi efficace.