Mon film préféré dans le tandem Scorsese-Dicaprio et qui continue aujourd’hui encore à me fasciner. Ce film est un biopic parfaitement détonnant d’un personnage américain fascinant Howard Hugues, milliardaire excentrique fasciné par l’aviation. Or voici le grand Léo dans un rôle qui n’est pas de moindre envergure et le porte avec beaucoup de brio. Le film commence par la longue, très longue préparation de son film Les Anges de l’enfer qui recevra le premier Oscar du meilleur film et s’achève quelques années plus tard lors du lancement du plus gros avion du monde, fruit d’une longue préparation, joujou hors de prix qui finira très vite dans un hangar, entre-temps il y aura le bras de fer entre la puissante compagnie aérienne Pan Am et la compagnie d’Hugues la TWA.
Hugues est un génie, Play boy, milliardaire mais qui cache une personnalité tourmentée et rongée par une maladie qui finira par le détruire, ses troubles obsessionnels compulsifs. Hugues devient toujours plus puissant, construits des avions qui rivalisent de beautés et de vitesses, mais le prix a payé ce sont ces TOC qui ne vont cesser de prendre de l’ampleur au fil des années. Pourtant, malgré ses difficultés privées et professionnelles Hugues finira par triompher, cabosser, abimé mais toujours debout. Au final Dicaprio nous donne à voir un personnage troublant mais fascinant et dont on peut ressentir de l’empathie. Le genre de personnage que chérit cet admirable interprète.
Scorsese derrière la caméra réalise un de ses plus beau et fascinants films. Beaucoup de scènes me restent en mémoire, comme sa façon de filmer Hugues qui s’enfonce dans sa folie, la collaboration réalisateur-interprète est d’ailleurs parfaite et on sent Marty et Léo en parfaite harmonie. Je retiens également pêle-mêle l’avant-première des Anges de l’enfer, les scènes de fêtes dans les salles de réception, les scènes aériennes à couper le souffle. Et que dire de cette ingénieuse idée de mise en scène. Le début du film est filmé à la manière du technicolor bichrome avec des couleurs mêlant rouge et vert alors que l’action se déroule à la fin des années folles, l’image devient ensuite technicolor trichrome, créant ainsi la césure entre deux époques. Hugues est également producteur, le cinéma d’avant-guerre résonne dans ce film, à signaler la présence d’une scène qui rappelle la censure de l’époque à cause d’une poitrine féminine un peu trop apparente.
Il faut enfin mentionner les seconds rôles, la présence de Cate Blanchet parfaite en Katharine Hepburn, compagne d’Howard. Présences aussi, celle fugace de Jude Law en Errol Flynn mais encore John C. Reilly ou encore Ian Holm. Aviator est un biopic orignal qui, à l’état de projet était passé de main en main, notamment celles de Michael Mann, mais je suis bien content que Martin Scorsese ait fini par avoir le bébé car il reste un de ses meilleurs films.