Dans la série des films que j'ai vu enfant/adolescent et que je redécouvre avec mes enfants, nous nous sommes attaqués ce jour à « babe, le cochon devenu berger ». A la réalisation, Chris Noonan dont je n'ai jamais rien vu d'autre. Par contre à la production, on retrouve Georges Miller (qui produira entre autre la mythique série des Mad Max).


Le film a un pitch assez simple : un fermier gagne lors d'une foire un porcelet, Babe, qui va se montrer efficace comme « chien de berger ». On suit donc à travers le film l'apprentissage de Babe, de son arrivée à la ferme au concours agricole finale, émaillé de multiples péripéties.


Le film sent bon les années 90, avec une voix off qui vient appuyer les épisodes et des dialogues entres animaux parfois bien superflus qui ne font que commenter ce qui se passe à l'écran. Parmi les autres point faibles, on peut également regretter l’enchaînement de scène sans réel fil conducteur en dehors de la présence du sympathique cochon. Les acteurs humains laissent à désirer dans leu jeu, sauf James Cromwell. En même temps c'est le seul à avoir un vrai rôle humain, qui se limite à 16 lignes de dialogues, assez pauvre. Il parvient cependant à sublimer cela par des mimiques et une scène de dans amusante.


Au delà de ces faiblesses, le film qui se veut un film pour enfants ose quand même mettre les pieds dans le plat de viande. On commence par une scène digne de Soleil Vert porcin, Babe voyant sa mère être embarquée dans un camion direction l'abattoir (ce qui nous est suggéré plus qu'à demi mots et confirmé plus tard dans le film). Les couleurs post apo et les tétines steam punk rajoute à cette ambiance où on entrevoit la patte de Miller ? Babe Fury Road ? Les effets visuels ont assez mal vieilli, surtout en version française où la synchronisation labial pour les animaux n'a pas ému grand monde. (mais mention spécial à Claude Giraud, la voix de Rex qui est surtout connu chez nous pour être la voix de Tommy Lee Jones, ce qui colle bien au personnage).


La suite du message est également assez puissant, véritable diatribe antispéciste et anticlassiste (les chiens qui justifient les inégalités de traitement, notamment le fait de finir ou non dans une assiette par la supposé stupidité des autres races animales). Film également pacifiste où Babe révolutionne le métier de chien de berger par sa technique non violente.


J'en suis venu à me demander comment les animaux ont été traité sur ce tournage. Je suis rassuré par la présence de Cromwell qui s'est illustré pour son engagement pour la cause vegan, mais je suis inquiet par l'âge du film. Disait-on déjà « aucun animal n'a été blessé durant le tournage du film »?

En tout cas, concernant l'abord du végétarisme, je trouve le message bien plus porteur de nos jours (à l'époque, je n'avais même pas idée que cela puisse exister, et ça m'était donc passé totalement au dessus, alors que ça a tout de suite parlé à mes enfants)


Au final, le film est trop faible dans le traitement de son message pour être qualifié de très bon film. Mais il ose traiter la cause animal, le végétarisme, et on peut y voir une approche de critique du racisme et de l'autoritarisme avec un peu de bonne volonté. Et pour un film pour enfant, c'est plutôt bien joué !

Homegas
6
Écrit par

Créée

le 7 avr. 2023

Critique lue 17 fois

Homegas

Écrit par

Critique lue 17 fois

D'autres avis sur Babe, le cochon devenu berger

Babe, le cochon devenu berger
domguyane
8

Critique de Babe, le cochon devenu berger par domguyane

D'abord c'est un film australien, et même qu'il a un petit air néo-zélandais, donc il ne peut pas être mauvais. Ensuite il était une fois un petit cochon nommé Babe. Un fermier, nommé lui-même...

le 18 sept. 2010

11 j'aime

3

Babe, le cochon devenu berger
titiro
9

Babe tout-puissant.

"Babe, le cochon devenu berger". Un titre pareil pourrait rebuter n'importe qui. Et pourtant, en allant le voir, à l'époque, un soir, en VO, dans une célèbre salle parisienne sur les Champs-Élysées,...

le 20 oct. 2012

10 j'aime

Babe, le cochon devenu berger
Toshiba
10

Jeux d'rôles

C'est vrai que ça a l'air con de mettre 10 à Babe. C'est encore plus vrai quand on revoit le film, même avec un excellent début, qu'on se remet en tête la trame générale, on est obligé de se dire que...

le 14 juin 2018

7 j'aime

Du même critique

Quand tu écouteras cette chanson
Homegas
9

Nous sommes les oiseaux de la tempête qu'annonce la petite juive qu'on force à sourire

Ce court roman de Lola Lafon s'inscrit dans la collection "Une nuit au musée", où des auteurs et autrices sont amenées à écrire un texte après avoir passer une nuit au musée (de leur choix me...

le 28 oct. 2022

4 j'aime

Ton absence n'est que ténèbres
Homegas
6

épigénétique de l'amour et de la mort

Ton absence n'est que ténèbres de Jón Kalman Stefánsson commence dans une église où se réveille le narrateur de cette histoire, saga familial dans l’Islande à travers les décennies. Ce narrateur...

le 19 déc. 2022

3 j'aime

Orelsan : Montre jamais ça à personne
Homegas
7

Si l'amour rend aveugle, je crois que l'amitié ça crève les yeux.

N'étant pas un fan absolu d'Orelsan, ni un néophyte totale de son univers, je n'attendais pas grand chose de ce programme Amazon Prime, contrairement à la personne qui m'a entraîné dans ce...

le 16 nov. 2021

3 j'aime