De la guerre on ne voit que les premières images mais elles suffisent pour montrer l'horreur d'un bombardement qui détruit, incendie, tue, soulève des maisons et des arbres, ouvre des trous profonds qui engloutissent les personnes et les animaux. Et après avoir vu sa mère transformée en torche vivante et son père avalé dans un cratère ouvert par une bombe et écrasé par les décombres qui lui tombent dessus, Bashu, un petit garçon de huit ans, s'accroche à un camion qui essaye de se frayer un chemin, et il se cache parmi ses marchandises.

Véritable symbole de la fatalité -et de la chance- ce camion réussi à passer entre les bombes, qui tombent devant, à côté, derrière sans l'empêcher de continuer à rouler et à s'obstiner sur son chemin jusqu'à sortir de la zone de guerre. Mais il ne s'arrête pas et poursuit sa route. Nous comprendrons plus tard qu'il quitte le sud, des plate formes pétrolières en région désertique vers le nord verdoyant et plutôt en paix.

Et c'est là que Bashu se réveille quand le camion s'arrête. Mais le bruit des travaux qui percent un tunnel, réveillent aussi son traumatisme et à nouveau il se réfugie et court sans s'arrêter dans les champs de riz. Il va y trouver d'autres personnes, plutôt paisibles, mais très différentes de lui. Les gens du sud, comme Bashu, sont basanés et parlent une autre langue. Oui c'est toujours l'Iran, mais Bashu sera le petit étranger, noirâtre. Accueilli par une femme seule avec ses deux enfants, dont le mari est soldat à la guerre -on ne sait pas où- qui va savoir l'apprivoiser, le nourrir contre l'avis négatif des autres villageois et de sa belle-famille.

C'est là toute la force de ce filme, véritable plaidoyer contre l'indifférence, le racisme et pour l'humanisme et la solidarité. Film interdit à sa sortie, il nous réconforte aujourd'hui. Il nous apprend que ces personnes si différentes de nous, nous ressemble par leur regard, leurs souffrances et leurs espoirs que nous pourrions vivre autrement avec nos voisins, avec tous les Bashu du monde!

* * C'est le dixième film de Bahram Beyzai, Iran, produit en 1982, interdit pendant quatre ans, il ne sera projeté en public qu'en 1989, après la guerre.
http://blogs.mediapart.fr/blog/arthur-porto/051114/quelle-connerie-la-guerre
ArthurPorto
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le 29 nov. 2014

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