Dans l'univers DC Comics, Batman est probablement le plus connu avec Superman, d'un côté l'ombre de l'autre la lumière. Ceci dit, les films qui suivirent les versions de Tim Burton glissaient tout de même vers la calamiteux jusqu'à ce qu'ils arrêtent... Mais voici Nolan.
Son challenge, refaire du Batman mais en innovant dans cet univers vu, revu et archi-connu. Tout d'abord, relier ses origines à autre chose que le Joker et éviter l'histoire du quidam moyen qui devient le Batman comme ça en un claquement de doigts.
Nolan prend donc le parti de nous proposer un Batman beaucoup plus rationnel dans son parcours, plus réaliste et plus logique. En suivant sa genèse, parce que c'est bien là le thème du film, on comprend comment il a appris à se battre, on comprend sa motivation et même comment il a accès à tous ces gadgets fantastiques (ce qui répond au Joker incarné par Jack Nicholson dans le premier Batman de Burton).
Le grand méchant de ce premier Batman est Ras Al-Gul, un immortel... quoique cette facette n'apparaît pas vraiment dans le film. Pourquoi? Parce que Nolan nous propose un film rationnel. Fini le mysticisme, voici le Batman réaliste.
A mon premier visionnage, j'avais regretté la disparition de cette facette. Néanmoins, force est de constater que ça marche tout de même bien. On y retrouve tous les ingrédients d'un bon film: l'histoire d'amour difficile, la révélation sur l'identité, les amis, les ennemis, le plan machiavélique même si improbable, mais tout à fait dans l'esprit Batman...
A noter que dans ce film, les super-méchants ne cherchent pas a tuer tout le monde mais à démontrer que Gotham est vraiment pourri, d'ailleurs Gotham est traité comme un personnage qu'il faut soigner, la maladie étant la pègre et le médicament, parfois dur à avaler pour la population, le Batman.
C'est donc avec cette approche que Nolan nous propose sa version du Chevalier noir. Je vois passer beaucoup de critique sur les limites du jeu d'acteur de Christian Bale, mais n'oublions pas qu'il incarne Bruce Wayne/ Batman, un personnage qui est tout le temps en contrôle et qui n'exprime pas vraiment ses émotions, alors pour moi ça colle au rôle.
J'ai également apprécié le soin apporté aux détails, surtout au deuxième visionnage. Il est vrai que cette multitude de choses que Nolan veut nous expliquer et nous montrer casse un peu le rythme attendu dans ce genre de film, mais franchement ça vaut le coup.
En bref, le lancement de cette trilogie version Nolan est une réussite.