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Labyrinthe grec ou... désinvolture assumée ?

Tiens, tiens : walla un film parti sur les bases d’une romance. On se doute assez vite qu’il ne s’agit que d’un paravent. Mais c’est plutôt ficelé gentiment et on se laisse porter.


Néanmoins, la trame générale tourne vite. A peine cette prise de conscience validée, le spectateur n’est pas plus surpris que ça, de se laisser entraîner dans les méandres d’un drame humain. Un peu malgré lui, un peu curieux, on y croit encore un peu... Drame humain, somme toute d’une (cruelle) banalité.


Vient ensuite une tentative, un peu alambiquée et assez suspecte, d’accélération du récit, au moyen de : jeux de caméra, soutien musical, agrandissements des champs et du rythme général, qui précipitent l’ensemble dans un univers, qui se voudrait énigmatique. Qui le revendique. A tendance colorée des grands traits de mystère et d’étrangetés... qu’à ce stade, on peine à déchiffrer. Est-ce que tout ça deviendrait tout à coup, intéressant ? Une épaisseur à venir des personnages, va-t-elle nous aider ?


A ce moment du film (environ à sa première moitié) nous sommes perplexes et devant beaucoup de questions. Des détails, présentés banals remontent à la surface : sommes-nous seulement devant un drame humain ? Ou bien va-t-on être pris dans une autre dimension. Mais laquelle ? Psychologique, policière, sociale ?


L’enchaînement (brutal) de la scène du train nous la présente : elle sera politique. A partir de là, tout le film s’enfonce malheureusement dans le cliché. Malgré les efforts désespérés d’une réalisation qui cherche dans l’action à dissimuler son parti-pris, tout deviendra prétexte : gros sabots, excès et sentiments... bien à leur place assignée.


Les bons et les méchants seulement séparés par la frontière du manichéisme. La succession des invraisemblances et des exagérations force le trait : soit on adhère, soit on disculpe le propos du film. Mais finalement, on finit par perdre tout intérêt à prévoir... ce qui est écrit d’avance.


La caricature en devient parfaite et plaira aux convaincus d'une corruption au-dessus de tout. Le message du film passe comme une lettre à la Poste.


On ressort de cette mise en scène meurtri d’avoir été le dindon d’une farce à laquelle personne ne peut croire. Sinon les partisans du complot systémique. Les ressorts y sont éculés et l'analyse vaudra (au mieux) pour mieux les appréhender.


« Beckett » par le truchement des codes grossiers du moment, rate à peu près tout, même si l’ensemble offre un enchaînement, de discussions sous-jacentes, obligé. Obligatoire.


Le sujet valait davantage que ce triste résultat. C’est infiniment dommage.

lomi42
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le 19 août 2021

Critique lue 358 fois

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lomi42

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