Pourquoi changer une équipe qui gagne ? On reprend les mêmes et on recommence. Tous nos héros rempilent dans cette séquelle morale qui se propose d’appuyer davantage sur le message familial. En effet, après l’intégration de l’ange gardien dans la famille, l’enjeu est d’être capable de prendre son envol pour séduire un membre de l’autre sexe afin de fonder une famille. La famille étant la seule bonne manière d’être heureux, Beethoven doit donc lui aussi trouver son parti. L’idée sera subtilement introduite en filmant tout un tas de couple devant lesquels passe Beethoven, conscient que pour pouvoir s’occuper, il n’y a rien de plus urgent et nécessaire que de trouver enfin un fourreau où il pourra se vider les couilles. Mais attention, hein, dans les règles ! Il y a un protocole moral à respecter, et autant dire que les chiens s’y plient : on fait d’abord de petites sorties ensemble, puis on se lèche la truffe, et ensuite on fornique comme des bêtes, mais ça c’est en hors champ (on ne va pas risquer de choquer les mômes en leur montrant comment ça marche…). Parallèlement, on suit l’avancée romantique de Rice qui se fait déjà escortée en voiture par un certain Taylor… Il a de la suite dans les idées, le jeune homme. Mais Beethoven, lui, il a rapidement des chiots. Cependant, sa promise est tombée entre les griffes d’une ennemie de la Famille ! Une grosse connace mal maquillée qui a divorcée de son ancien époux et qui veut 50 000 $ pour le divorce. Autant dire qu’elle s’attire notre franche antipathie, cette méchante qui divorce pour de l’argent, brisant ainsi la dernière valeur sacrée de notre civilisation. Enfin bon, en fonctionnant sur les clichés, son ancien compagnon, Willow, a une gueule de pédophile (il offre même une glace à Beethoven qu’il ne connaît pas… sans doute pour l’attirer dans sa voiture…), donc on peut la comprendre. Vu que la Salope bafoue les valeurs prônées par le film, les enfants lui piquent les chiots qui lui reviennent de droit. Autant dire qu’on retrouve le père dans ce qu’il savait faire de mieux : les jérémiades plaintives sur les dégâts matériels. Parce qu’un chien on s’y adapte, mais 5, c’est trop… Et hors de question de les donner, c’est contre les valeurs familiales…On repart donc sur le remake du 1 avec plusieurs chiens au lieu d’un seul. On aura l’inévitable séquence du « Papa, comment on fait les bébés ? » en mode gag familial, les guignoleries du chien Momo… Puis nous partons en voyage familial où tout le monde célibataire rencontre de nouvelles têtes : Ryce rencontre le gentil Floydd, le petit Ted se prend son premier râteau, avant de brillamment se rattraper grâce à notre Saint Bernard favori (avec Cujo). Quant à Taylor, de passage dans le coin, il en profite pour tenter de désaler Ryce, mais Beethoven, toujours là pour veiller au grain, le précipite dans la gadoue (car c’est là que finissent les méchants, et comme ils sont ridicules, on peut bien rire d’eux…). Le temps d’arriver à l’acte final où nos divorcés tentent de s’emparer des chiens et où la famille se sert les coudes pour les retrouver. Autant de situations visant à ridiculiser nos divorcés, car rappellons le, la famille, c’est bien. Après le martèlement idéologique et le balançage des méchants dans la gadoue, Beethoven 2 se conclue dans la bonne humeur générale, la famille s’est élargie. Et Willow le pédophile obtenant la garde de la chienne, elle revient régulièrement voir sa progéniture. La dernière intervention de Willow sera de demander si les enfants de la famille sont là, ce qui ne manque pas d’être suspect. Enfin bon, tout le monde est heureux maintenant. Et nous aussi, car maintenant que Beethoven 2 est traité, on peut définitivement passer à autre chose…

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le 26 oct. 2014

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Voracinéphile

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