« Pourtant, que la montagne est Belle ! »

C’est sans doute le plus notable, dans ce film : la montagne est magnifiée, et Nicolas Vanier sait admirablement la filmer. Oui, c’est vraiment très beau, peut-être un peu trop, mais ne boudons pas notre plaisir, d’autant plus que l’histoire commence en été et se termine en hiver, avec au moins un plan en automne. Nicolas Vanier sait filmer la nature, la montagne, et sa faune, on serait presque attendris par ce cabri, par ces marmottes !

On n’en dira pas de même de l’histoire et des comédiens, assez mauvais, sauf le petit, tout mignon, qui ne cherche pas à en faire trop, en restant naturel, parfois faut pas chercher à faire compliqué. La direction d’acteur ne doit pas être le fort de Vanier : Tchéky Karyo a du potentiel, j’aime beaucoup sa voix, mais il est souvent à côté de la plaque ; Margot Chatelier, ridiculement accoutrée comme une Marianne dans sa boulangerie, est mignonne, mais elle joue comme une débutante ; Dimitri Storoge, un peu meilleur campe quant à lui un personnage trop altier. Trop, Vanier en fait trop, le summum étant atteint quand le chef nazi surgit dans la montagne pour sauver les résistants, se sacrifiant presque pour eux puisqu’il est victime de l’avalanche…

Ceci étant dit, Belle et Sébastien est un film pour enfants, faudrait pas l’oublier. Ou alors pour vieux se rappelant leur jeunesse avec la série éponyme. Il ne pas aller chercher beaucoup plus loin. C’est très bien pour les enfants mais pas forcément passionnant pour les autres. Pour les plus jeunes, les plus sensibles, c’est un peu rassurant de voir que le chef des méchants est en fait un gentil… C’est plus facile d’appréhender la seconde guerre mondiale ainsi mais ce n’est pas un film sur cette époque, c’est un film sur les rapports entre un p’tit gars et un gros chien, la seconde guerre mondiale n’est qu’un cadre pour rajouter un peu de piment et que le film passe un long poil mieux pour les adultes…

Personnellement, j’apprécie beaucoup la montagne et ses paysages, beaucoup moins les chiens et moins encore les bons sentiments et le gnangnantisme. J’ai pas adoré Belle et Sébastien, mais mon fils oui ! Bref, on a là un film gentillet qui va bien pour les gnomes. Mon fils aime beaucoup, parce qu’on y voit une relation forte entre un enfant et un animal, expérience qu’il ne connaît pas (encore) et qui lui ferait sans doute du bien, mais que nous repoussons pour l’instant. En tout cas, ce ne sera pas un chien, désolé, petit. En attendant, on a cédé sur le dvd, on verra bien plus tard ce qu’on Ferrat. Oublions les chansons dispensables de Zaz et rappelons nous plutôt que : «pourtant, que la montagne est belle… ». Pas besoin de rajouter des nazis ou des chants niais d’une gamine à la mode !
socrate
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le 12 oct. 2014

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