Toujours dans ma quête de découvrir plus de teen movies, mon parcours me conduit en ce moment à regarder quelques pièces des années 90. Et parfois, l'on s’arrête sur une petite pépite comme Welcome to the Dollhouse. Mais jamais un titre français n'a si bien illustré la narration d'un film.
Généralement, quand nous pensons "comédie" et "teen movie" de 90, on pense immédiatement aux incontournables "American Pie". Humour potache en veux-tu en voilà. Et l'idée du drame à la teen movie nous évoque vite "She's all that" (Elle est trop bien), ce genre de récit à l'eau-de-rose, facile à regarder, et très divertissant. Mais lorsqu'il s'agit de "W. to the Dollhouse", il est difficile de savoir si l'on regarde une comédie, ou un drame, tant les deux genres semblent s'être fusés l'un dans l'autre. Si rire il y a, il s'agit souvent d'un rire honteux, un peu de choc, tant l'humour distillé à travers les misérables aventures de Dawn sont empreintes de pince-sans-rire, d'un goût acide, qui nous amène à nous demander s'il est bon de rire aux détriments de ce personnage qui au final, s'évertue à se rendre détestable par ses actions. Des actions pourtant poussées par un continuel besoin de regard et d'attention, dont Dawn a le sentiment d'être privée.
La mise en scène est également judicieuse, se posant parfois, dans un plan-séquence fixe, afin de placer le spectateur aux premières loges de ce quotidien dans lequel Dawn est emprisonnée. Petit à petit, ce même spectateur prend le rôle d'un membre de la famille, tout aussi désœuvré que peut l'être Dawn dans son combat constant pour être reconnue, ou du moins vue, ou comprise. S'en crée un sentiment de malaise grandissant, de ces non-dits pourtant évidents qui envahit l'espace familial, et nous donne à notre tour, l'envie de nous rebeller contre ce carcan imposé.
Welcome to the Dollhouse assume également ses tournants scénaristiques, se refusant au mièvre dont il était question plus tôt, afin de conserver la dureté du réel familial ou de l'école. Il use de la comédie, parfois frontalement, parfois excessivement, dans l'exagération, afin d'accentuer d'autant plus l'aspect dramatique, et le malaise dont il est question tout au long de ce film. Le tout, pour nous mener sur une conclusion bien loin des happy-ends attendus, crachant au final ce que le film raconte tout du long, que quoi qu'on fasse, il y a des états dont on ne peut s'échapper, même avec tous les efforts du monde.