Big Match
6.2
Big Match

Film de Choi Ho (2014)

Lorsque le cinéma coréen a explosé à la fin des années 90/début des années 2000, le féru de cinéma asiatique que j’étais a enchainé les bobines du pays du matin calme à un rythme effréné, pondant chronique sur chronique pour alimenter le grandissant HKMania (R.I.P.). Sauf que ce qui devait arriver arriva, à force de trop en bouffer, l’overdose est vite arrivée, au point de ne plus rien regarder en provenance de Corée pendant moult années. Depuis 3 ou 4 ans environ, maintenant que cet abus jusqu’à plus soif n’est plus qu’un lointain souvenir, je me réconcilie peu à peu avec le cinéma coréen, regardant des films à dose homéopathique afin de ne pas réitérer la même erreur. Un soir pluvieux, je me suis arrêté sur Big Match qui me faisait de l’œil, après un trailer annonçant une comédie d’action dynamique, parfaite avant d’aller se pieuter. Un trailer qui n’a pas du tout menti sur la marchandise, pour au final un film certes loin d’être parfait, mais qui a réussi ce qu’on attendait de lui, à savoir nous vider la tête en nous divertissant.


Une chose est donc sûre avec Big Match, c’est qu’il n’y a pas besoin de beaucoup réfléchir pour apprécier le spectacle qui est proposé. Le film fait preuve d’une grande linéarité et ne dévie jamais de son objectif principal, nous divertir. On va suivre durant une journée et une nuit Choi Ik Ho, champion de MMA, dont la vie va basculer lorsque son frère, qui est également son entraineur, est kidnappé par le mystérieux Ace. Dès lors, Choi Ik Ho va se voir obligé de participer à un jeu s’il veut revoir son frère. Un jeu très dangereux dont le principe va être très simple : se laisser guider par Ace via une oreillette qui lui a été fournie, et retrouver son frère. Sauf qu’il y aura des épreuves, des affrontements dont il devra sortir vainqueur s’il veut continuer d’avancer. Et surtout, point d’échappatoire, Ace est aidé d’un hackeur très doué et tous les faits et gestes de Choi Ik Ho sont surveillés via un bracelet qu’il est obligé de porter. Pourquoi tout cela ? Parce que cela permet à Ace d’organiser des paris pour une organisation secrète et de générer beaucoup d’argent. Ace ayant le chic pour mettre Choi Ik Ho en mauvaise posture, ce dernier va très rapidement se retrouver avec la Police et des mafieux à ses trousses.
Big Match est un film qui va à 100 à l’heure et qui ne laisse que peu de répit au spectateur avec son rythme qui ne faiblit jamais. Le réalisateur Choi Ho (Bloodie Tie, Go Go 70s) a décidé que son film serait une bombe d’adrénaline et il va tout faire pour le rendre dynamique. Les scènes de baston vont s’enchainer, un peu à la manière d’un jeu vidéo, avec une difficulté croissante pour notre héros. Mais malgré les nombreux coups des affrontements, la violence n’est que très rarement graphique. Entendez par là que, contrairement à beaucoup de polars coréens, Big Match ne verse jamais dans le gore et l’ultra violence. Le ton est au final des plus légers car le film se veut également une comédie.


Ce côté comédie, on le retrouve sur pas mal d’aspects. Les dialogues bien entendu, très clichés, mais également certains personnages secondaires comme celui de la belle-sœur, interprétée Ra Mi-Ran (Sympathy for Lady Vengeance, The Tiger), ou encore celui du petit chef mafieux, joué par le toujours sous exploité Bae Sung-Woo (The Great Battle, the King). Même le grand méchant, joué par Shin Ha-Kyun (Extreme Job, the Villainess) est un numéro à lui tout seul, avec sa dégaine improbable et son physique pas vraiment adapté pour interpréter ce genre de rôle (il est tout petit et tout maigrichon).
Le gros problème de Big Match, le très gros problème même, c’est que le film, à force de vouloir être trop bourré d’adrénaline, finit par fatiguer. Ça court, ça se fritte, ça crie. Les acteurs sont tous hystériques, à l’exception du héros interprété très efficacement par Lee Jung-Jae (Along with the Gods, New World), et passent parfois leur temps à hurler comme des putois en mode surjeu total. Certes, cela apporte un côté fun à certaines scènes, mais cela devient très rapidement éreintant. Même chose pour la mise en scène, certes très propre, avec une jolie photographie et des angles de caméras ingénieux, mais qui essaie d’être très énergique. Trop énergique. Le résultat à l’écran est certes efficace et, il faut l’avouer, on ne s’ennuie pas une seconde, mais là aussi on ressent à mi-parcours une certaine fatigue devant cette débauche d’adrénaline. Est-ce que tout cela aurait pour but de ne pas laisser au spectateur le temps de réfléchir sur les incohérences qui parcourent le film ? Sans doute pas volontairement en tout cas. Une chose est sûre, c’est qu’il est parfois nécessaire de laisser un peu de répit au spectateur, chose que le film ne fait jamais.


Big Match est un film qui va vite, très vite, trop vite. Il est mené tellement tambours battant qu’on n’arrive pas toujours à le suivre. Néanmoins, le divertissement est là, même si le film s’oublie très vite car il n’est au final qu’assez anecdotique.


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cherycok
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le 31 janv. 2020

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