Le retour du hollandais violent.
Après une longue absence, Paul Verhoeven revient à la mise en scène, et dans sa langue natale, s'il vous plaît ! En brossant le portrait flamboyant d'une incroyable survivante campée une Carice Van Houten absolument magnifique, le cinéaste livre un divertissement à l'ancienne d'un romanesque indéniable, plein de suspense et de coups de théâtre. Ne reculant pas devant la violence ni une certaine crudité (même s'il manque tout de même à l'ensemble un vrai parfum de luxure digne de ses précédents travaux), "Black book" marque surtout dans sa représentation pas toujours glorieuse de la résistance (la façon dont sont traités les juifs par certains membres) et plus encore de la libération, loin de l'image immaculée des livres d'histoires, Verhoeven allant jusqu'à mettre son propre pays devant ses fautes et ses bassesses, montrant de "bons hollandais" aux méthodes aussi abjectes que les ennemis qu'ils combattent envers les collabos et les "femmes à boches".