Kill Nico

J'ai vraiment ressenti quelque chose de paradoxal en voyant ce documentaire. D'un côté c'est toujours fascinant de voir des artistes travaillés, surtout dans le milieu de la musique où je trouve on ne met pas souvent l'accent sur le travail que peut représenter la composition, l'écriture et l'enregistrement d'un disque, de l'autre c'est pas le témoignage le plus passionnant d'une telle expérience.

En effet ça manque un peu d'enjeux et le groupe n'y est plus rien : le seul but de Sirkis c'est de faire le nouvel album d'Indochine, qu'il lui plaise et qu'il ait le potentiel d'être apprécié par le public. Il n'y a aucun besoin pour le groupe de se renouveler, de prouver quelque chose ou encore de sortir d'une mauvaise passe puisque depuis Paradize, le groupe marche de nouveau très bien.

Et comme Indochine c'est un budget quasiment illimité, on a le sentiment que la production de cet album est plutôt tranquille, ça loue des studios tous les 6 mois, ça part voyager entre temps, il y a juste une problématique liée à la tournée à venir qui débarque comme un cheveu sur la soupe au milieu du film et ne mènera pas à grand chose d'intéressant.

L'autre souci du film c'est le manque de contexte. Je pense que quand on est fan du groupe ou qu'on s'intéresse déjà à la production musicale, ça devient vite chouette de voir le groupe travailler sur les compos, chercher des sons de clavier ou de guitare, des paroles... Mais pour un néophyte, il doit vite avoir l'impression de débarquer au milieu des événements, malgré les quelques éléments de contexte que les membres du groupe donnent face caméra entre deux images d'archives. C'est assez léger et ça donne un film un peu redondant même s'il est plutôt honnête.

J'ai aimé voir la dynamique qu'il y a entre Oli et Nicola Sirkis, voir qu'ils ne sont pas toujours d'accord, que l'un crée là où l'autre valide ou désapprouve.

C'est pas le meilleur documentaire musical de la décennie, mais pour les passionnés (à condition d'aimer Indochine ce qui n'est évidemment pas le cas de tout le monde) c'est pas mal du tout.