Adrénaline parfaite! (Ma vraie note 7,5/10)

Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas vu un thriller qui m'avait autant pris en haleine comme celui-là (c'était l'époque où Ridley Scott savait réaliser des bons films. Allez, on pleure pas)


Intéressons-nous d'abord à l'histoire. Michael Douglas est Nick Conklin (non aucun lien de parenté avec Nick Curran), un policier paumé qui vient de divorcer sans avoir eu la garde de ses enfants et manque constamment d'argent. Un jour, lui et son coéquipier et ami Charlie Vincent (Andy Garcia), arrêtent Sato Koji (Yusaka Matsuda), le chef d'une mafia japonaise qu'ils doivent remettre à la police japonaise.
Malheureusement pour Nick, Sato est intelligent et parvient à s'enfuir par la ruse. Voilà que Nick se retrouve accusé à tort de corruption de la Police; il va devoir donc traquer Sato non seulement pour l'arrêter mais aussi pour prouver qu'il n'a rien à se reprocher.


Si l'intrigue peut se résumer en une ligne
Gentil doit battre méchant et méchant veut tuer gentil
La menace, certes manichéenne, est bien réelle quand on voit que les ennemis peuvent aller jusqu'à mutiler et décapiter ceux qui ont la malchance de les croiser; ce qui fait que la peur se mélange à la brutalité en particulier si vous êtes sensibles à la violence. Ce n'est pour rien que le film a été déconseillé aux moins de 10 ans lors de sa sortie en salles. Et si vous êtes hématophobes, je vous déconseille de regarder ce film vu que le sang, c'est pas ça qui y manque.


Mais la force du film vient surtout de ses personnages. Le film prend le temps de bien les développer et nous permettre de s'attacher à eux et de comprendre leurs comportements. Ils peuvent même être drôles par moments prenant au sérieux leur boulot de flic mais être insolents comme des enfants quand ils sont pas contents ou se sentent délaissés quand on ne les prend pas au sérieux. En particulier Nick, notre héros plutôt turbulent, impulsif et individualiste (sauf envers ses enfants et Charlie)
Si Charlie essaie d'être plus concilient que Nick et éviter les conflits qui peuvent attirer des ennuis, il devient aussi impulsif que Nick quand il sent vraiment qu'on le prend pour un con. Et s'il est plus là pour faire rire qu'autre chose, il n'en est pas moins une figure de frère de substitution sachant permettre à Nick de modérer son comportement quand il sent que ça peut se retourner contre lui.


Malheureusement, Charlie sera victime du cliché de la femme dans le frigo (ou plutôt l'homme dans le frigo vu que c'est un personnage masculin) et se fera brutalement tuer (par décapitation) au cours du film sous les yeux de Nick impuissant pour permettre à notre héros d'avoir une évolution psychologique
https://www.youtube.com/watch?v=aYzPUa-6BLE
C'est vraiment dommage et, surtout, décevant d'avoir fait ça en mode homme dans le frigo
parce que les meilleurs amis de héros doivent soi-disant forcément mourir "pour la force du drame"
Non seulement, ça ne fait pas justice à un bon personnage qui méritait mieux que ça, mais, en plus, Charlie meurt inutilement pour être remplacé par un autre ami; certes sympathique et appréciable mais pas là pour les bonnes raisons


Parlons maintenant de Masahiro Matsumoto dit Masa (Ken Takakura). Celui-ci est à la fois présent dans le film pour bien mettre en avant le fait que Nick n'est pas dans son élément. En effet, une des autres forces du film est que, comme Nick est obligé de quitter New York pour aller au Japon (où se passe la grande majorité de l'histoire), il n'est plus dans son élément et doit apprendre à s'adapter à ce "nouveau monde" où les codes et les habitudes ne sont pas les mêmes que les siens et devenir moins individualiste, être plus tolérant et moins impulsif (les seules personnes dont il se soucie sont ses enfants et Nick, son seul ami).
Cependant, il ne se limite pas qu'à ça. En effet Masa est le total opposé de Nick. Sérieux, discipliné, tenant à ce que les règles du Japon soient suivies à la lettre pour permettre à la police de mieux faire son travail, lui a l'évolution inverse de Nick. Il doit apprendre à se décoincer et comprendre que les règles ne sont pas toujours nécessaires et qu'il y a un temps pour le respect des règles et un temps pour foncer dans l'action selon les circonstances; et également qu'il est possible de s'amuser de temps en temps.


Maintenant que nous avons parlé des gentils, parlons des méchants. Je vais être honnête Sato Koji n'a aucun charisme


Sauf quand il tue froidement et brutalement Charlie en le décapitant avec son sabre rendant ainsi crédible la menace sérieuse qu'il représente pour l'histoire.


C'est juste le criminel qu'il faut attraper à tout prix pour éviter qu'il fasse des trucs "méchants". Et comme le film se base sur sa traque, il apparait assez peu à l'écran. Les mafieux que l'on croise au cours du film, même s'ils n'apparaissent pas beaucoup non plus et semblent interchangeables, sont bien plus menaçants que le méchant principal. En effet, ils n'hésitent, pas seulement à se servir d'armes en tirant dans le tas pouvant ainsi viser n'importe où et atteindre n'importe qui, mais également à utiliser des armes blanches "élégantes" pour couper les doigts, égorger, poignarder ou encore décapiter ceux qui les croisent. En effet, comme je l'ai dit plus, le sang et la violence sont bien là.


Toutefois ceci n'est pas étonnant quand le film préfère se concentrer sur ses personnages principaux que sur le méchant étant volontairement un méchant très classique volontairement créé pour être un mcguffin en version humaine qui devient le symbole de la destination du héros. Hors, ce n'est pour rien qu'il existe un proverbe disant "Ce n'est pas la destination qui compte. C'est le voyage." Voyage bien mis en scène par une musique avec un thème principal composé par Hans Zimmer (connu pour beaucoup de BOs cultes!) qui va vous rester dans la tête pour un bon moment après avoir vu le film.
https://www.youtube.com/watch?v=YoV6qGxD47I


Vous allez sans doute me dire que je manque d'objectivité mais si c'est peut-être vrai, ça ne m'empêche pas de reconnaître que le film a des défauts; surtout un en particulier
Je parle du personnage Joyce Kingsley (Kate Capshaw) en mode femme fatale. En effet, le personnage bien que divertissant, est mal exploité. Elle est intelligente mais le personnage ne sert à rien apparaissant trop peu, n'amenant pas grand-chose dans l'intrigue (elle n'est vraiment utile dans l'histoire qu'une fois) et sert surtout de love-interest évident pour le héros; sauf que cette partie du récit est mal gérée et on ne comprend pas du tout pourquoi les deux personnages se plaisent.


Mais bon, ça ne m'empêchera pas de toujours apprécier le film et de le voir et le revoir avec beaucoup de plaisir.

BlackBoomerang
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le 2 déc. 2021

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