Un vétéran du Vietnam illuminé décidé d'aider des extrémistes palestiniens à perpétrer un attentat sur le sol américain, tandis qu'un membre des services secrets israéliens tente de déjouer le complot. La structure de "Black Sunday" évoque beaucoup celle de "The Day of the Jackal", sortie quelques années plus tôt.
En effet, on y retrouve une vision anti-manichéenne, avec d'un côté la préparation des attentats par des gens qui ont leur propre motifs, et de l'autre des services de l'ordre dépeints comme expéditifs et violents. Cette écriture assez fine rend le film très moderne (un tel scénario pourrait aisément être ré-adapter aujourd'hui), tandis que l'intrigue évoque également le conflit israélo-palestinien de manière objective, glissant que la violence ne résout rien.
Robert Shaw est très convaincant en vieux de la vieille des services secrets, dont les nombreux assassinats commencent à le fatiguer. Face à lui, Bruce Dern campe un vétéran complètement déboussolé, manière de critiquer la façon dont les prisonniers de guerre ont été traités à leur retour. Quant à lui, John Frankenheimer livre un film efficace, qui démarre lentement, mais offre un dernier acte qui monte en pression crescendo. Le montage percutant aidant beaucoup à cela. Un thriller semi-politisé de qualité, et qui a peu vieilli.