L'avenir de l'humanité, une insondable tristesse...
Tenter de résumer ce chef d'oeuvre en une courte critique serait peine perdue.
Je me contenterai donc d'évoquer le sentiment qui m'habite invariablement peu à peu au fil de chaque séance où je le revois. Ce sentiment, c'est une profonde tristesse, face à un monde déshumanisé, en perte de vitesse, dévasté par les hommes, privé de sa faune où finalement ceux qui semblent les plus humains ne le sont justement pas.
L'esthétique du film, noire et sombre, alliée au jeu des acteurs, pour la plupart excellents, colle à merveille à cet univers désespéré, abandonné par les hommes qui lui préfère des eldorados lointains porteur de nombreuses promesses.
Ajoutez à cela la superbe bande originale de Vangelis qui vient magnifier le film, vous saisir, vous emmener au loin. Ses accents mélancoliques restituent bien ce malaise, cette froideur des relations, cette lente chute en avant.
Ce fût pour moi une découverte récente, sur le tard. Il y a seulement quatre d'années. Déjà attiré et séduit par la science-fiction, qu'elle provienne de George Lucas, Stanley Kubrick ou Ridley Scott justement, cela restera un grand choc cinématographique.
Je comprends la difficulté de certains à rentrer dans le film ou leur facilité à le qualifier comme simple ou trop lent. Comme pour chaque film, il s'agit avant tout d'une rencontre, entre un spectateur et une oeuvre. Dans certains cas c'est le coup de foudre, l'échange standard de regards ou le divorce consommé.
Pour ceux qui l'ont déjà vu et modérément voir pas du tout apprécié, je ne peux que conseiller la lecture d'ouvrages qui lui sont consacrés en littérature. Ils permettent bien souvent de comprendre les messages parfois trop bien cachés éparpillés par son réalisateur perfectionniste et ils vous permettront aussi de découvrir l'histoire mouvementée de la genèse à la réalisation de ce film.
Bonne séance.