Destin formidable d'un jeune Belge ayant marqué le monde cinématographique des arts-martiaux



  • De 1975 à 1980 Franck W. Dux à livrer 329 combats. Il s'est retiré invaincu avec le titre de champion du monde de Full Contact catégorie poids lourd. Mr Dux détient toujours 4 records du monde :

  • la plus rapide victoire par Ko avec 3,2 secondes.

  • Le plus rapide coup de poing avec Ko avec 0,12 seconde.

  • Le plus rapide coup de pied avec Ko avec 115 kilomètres-heure.

  • Le plus grand nombre consécutif de ko dans un même tournoi avec 56 ko. Par ailleurs Mr Dux a fondé la première école de Ninjitsu au États-Unis, le Dux-Ryu.




Un petit peu d'histoire



Bloodsport fait partie de ses films qui ont su marquer l'histoire cinématographique à travers le temps. Réaliser par Newt Arnold, à qui l'on doit quelques belles bouses et pas grand-chose d'autres, ce film nous fait à l'époque découvrir pour la première fois sur grand écran une future méga star d'action : « Jean-Claude Van Damme ». Et pourtant, ce n'était pas gagné, car Bloodsport à bien failli ne jamais voir le jour. Sans son comédien principal, celui-ci n'aurait jamais existé. En effet, c'est à Jean-Claude Van Damme et son ancien ami "Michel Qissi", que l'on doit l'entièreté de ce long-métrage.


Avec culot et audace, ils ont provoqué la rencontre avec le producteur israélien "Menahem Golan", à qui le comédien Belge a fait part de son rêve de devenir une star d'action. Pour le convaincre de lui laisser une chance, Jean-Claude fait une démonstration d'arts martiaux suivi d'un grand écart. Le producteur surpris de ses capacités, finit sans grande conviction par lui donner un script bien poussiéreux : « Bloodsport ». Un premier rôle qui va lancer la carrière du jeune karatéka, qui déjà va être confronté à bien des difficultés. Le tournage est tout ce qu'il y a de plus compliqué avec des choix de mise en scène catastrophique de la part du réalisateur qui va jusqu'à proposer un montage final indigeste auprès de Menahem Golan. Devant ce résultat navrant, le producteur décide de stopper le projet et de tout passer à la trappe. « Terminé Bloodsport ! »


Seulement, Jean-Claude ne l'entend pas de cette oreille et va jusqu'à négocier auprès du producteur de le laisser faire lui-même le montage final. C'est ainsi que le jeune Belge alors novice à tout ce qui touche le cinéma se retrouve à diriger le projet, et que naîtra la version que l'on connaît tous. Par mesure de sécurité, Menahem Golan sortira Bloodsport directement en K7 vidéo. Une vente VHS conséquente qui sera une telle réussite que le producteur n'aura d'autres choix que de le sortir sur grand écran. Un pari risqué qui s'avérera payant puisque Bloodsport cartonnera sur le grand écran, jusqu'à trôner pendant un moment à la tête du top du classement au box-office. Van Damme réussit à atteindre le rang de "star". Titre mérité vu l'acharnement qui fut le sien. Un engagement total qui placera Bloodsport au rang d'« oeuvre culte ».



Tu n'as pas tressaillis, tu as l'âme d'un guerrier !




À présent, place à mon avis



Bloodsport, tous les coups sont permis, n'est pas une oeuvre parfaite. Le périple souffre d'un scénario raboteux, de nombreux faux raccords, de quelques montages charcutés, et d'une interprétation en roue libre de la part de certains comédiens. Malgré tout, il parvient à dépasser toutes ces problématiques pour nous livrer un spectacle englobé autour d'une thématique sur le dépassement de soi. Une subtilité qui passe par la nouveauté, la spontanéité et la sincérité d'un scénario racontant l'histoire (soi-disante) vraie de "Frank Dux". Frank Dux, premier Occidental à être sortie victorieux du kumité, en installant quant à faire au passage plusieurs recors. Le kumité est un grand tournoi d'art martiaux illégal réunissant des experts de la sphère entière à travers des combats d'une brutalité sans pareille. Un contraste suffisamment fascinant pour y consacrer une histoire.


Un récit qui malgré l'environnement exploré ne tombe pas dans la facilité d'une violence purement gratuite, mais réussi également à y inclure du symbolisme et de la tolérance. Un égard finement accompagné par des combats superbement chorégraphié à travers une belle diversité technique. Les plans anglobant les affrontements offrent un angle de vue saisissant. Une mise en scène efficace usant de quelques ralentis bien sentis amenant de l'ampleur dans les phases de combat. Les duels ne sont en rien exagérés. Pas de câble de tirage et autres subterfuges. Les affrontements ne sont pas longs car le ko survient rapidement. Quand on prend un coup ça fait mal, très mal... Une particularité qui ajoute plus de réalisme et de crédit au contenu.



Bien joué... mais une brique ne rend jamais les coups !



La bande originale composée par Paul Hertzog envoie du lourd ! Elle confère une tension supplémentaire ainsi qu'un impact essentiel au spectacle, appuyé par une chanson mythique : « Fight To Survive ». Une chanson importance prenant place au sein des combats tel un clip musical, à une époque propice à ce développement. Tous les titres de Bloodsport pètent ! Le compositeur livre un travail remarquable. Que ce soi le héros ou l'antagoniste, tous ont leur propre piste musicale. Une attention qui fait plaisir.


Bloodsport se présente comme un véritable hommage à l'ensemble des différentes disciplines d'arts martiaux. On assiste à bon nombre de techniques différentes, certaines très surprenantes, d'autres impressionnantes, et d'autres abusives (pour ne pas dire raciste) comme avec l'homme-singe. Une richesse technique chère au coeur de Jean-Claude Van Damme, qui tout au long de sa filmographie n'aura eu de cesse de mélanger les disciplines du monde entier (Kickboxer, Le Grand tournoi...).


Les séquences cultes se bousculent. L'épreuve de la brique est la plus symbolique avec la destruction de la première en partant du bas. Un grand moment qui montre la dextérité de Dux. L'épreuve de la pièce de monnaie avec la main qui se referme va également dans ce sens. S'ajoutent la plupart des combats notamment contre le sumo avec le grand écart suivi d'un coup de poing dans les testicules. Le combat final entre Jean-Claude Van Damme et Bolo Heung tient ses promesses. Pour l'occasion JCVD se retrouve aveugle, à cause d'une sale ruse de son adversaire, et va devoir se dépasser pour le vaincre : « MATER » ! Un duel final intense ! Je ne sais pas si on peut le classer dans les séquences cultes, mais on voit les fesses bien ferme de Jean-Claude Van Damme !




  • T'as vu le travail ?

  • Oui, j'aime bien ton style.



Côté distribution, il faut bien admettre que malgré son inexpérience Jean-Claude Van Damme est excellent. Il attire à lui seul toute l'attention et sans difficulté, nous entraînant dans une aventure que tout gamins auraient rêvé de vivre. Charismatique, droit, sincère et honnête, il se démarque sans mal de tous. Sur le tatami Van Damme est impérial, on le sent vraiment à l'aise. Il apporte du panache. Note importante, pour la première fois à l'écran il exécute une technique encore inédite sur grand écran et qui deviendra la spécialité du comédien, le fameux : « double coup de pied sauté rotatif en grand écart ».


Pour se confronter à lui, qui de mieux qu'un guerrier imposant du nom de Chong Li, incarné par le bad guy suprême de l'époque : "Bolo Heung". Un acteur de taille ayant déjà joué au côté de Bruce Lee dans "Opération Dragon" et dans d'autres oeuvres majeures comme les "14 Amazones". Bolo Heung est le seul véritable méchant du film. Le seul à se battre pour le plaisir de détruire les autres et pour être acclamé de son public. Pour lui, rien n'est plus important qu'une victoire écrasante. La victoire coûte que coûte. Si par moments Bolo peut sembler caricatural, il reste un antagoniste convaincant et un brin effrayant.


Le reste du casting sans être mauvais n'est pas énorme. On a la surprise d'y voir Forest Whitaker dans l'un de ses premiers rôles. Donald Gibb dans le rôle de Ray Jackson, joue le bon pote brut de coffrage touchant et fort. Il est à l'origine d'un paquet de répliques vraiment excellentes et poignantes, ma préférée étant celle entre lui et Dux :
« - Où tu veux, quand tu veux, à n'importe quelle heure, si jamais tu as besoin de moi je serais là.
- Fait bien attention à toi. »

Les deux hommes finissent par se prendre dans les bras et s'embrassent amicalement. Un symbole d'amitié poignant.
Leah Ayres incarne un personnage très intéressant, car elle n'est pas la simple gourde qu'on doit sauver. Elle représente la femme indépendante et sûre d'elle. Elle est forte et pleine d'ambitions. Elle apporte beaucoup de nuance.



CONCLUSION :



Bloodsport, tous les coups sont permis est sans conteste un film qui a marqué une génération tout entière de son empreinte ! Une oeuvre certes imparfaite mais qui mérite une attention particulière tant elle aborde un paquet de thème divers et variés auquel il faut rendre grâce.


Une oeuvre importante pour le genre.




  • Ça c'est pas Big Mac.

  • Et ça c'est Big Mac ! Yaah !!!... Tiens cadeau.

  • Entre nous, j'espère que tu ne me mettras jamais un coup de tête.


B_Jérémy
9
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le 6 juin 2018

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