Loin d'être le dernier opportuniste venu, Roger Corman s'est aperçu du carton absolu de Bonnie & Clyde. Il va chercher à en faire aussi sa propre version, mais avec l'histoire vraie de Kate "Ma" Barker, une femme d'une cinquantaine d'années qui va faire des casses dans le Middle West américain dans les années 1930, accompagnée de ses quatre fils.
Dès la scène d'intro, le ton est donnée ; Mme Barker va quitter le foyer conjugal, et abandonner son mari, prenant ses quatre fils, en lui disant qu'il ne lui a jamais bien fait l'amour.
Mais quand je parle de ses quatre fils, ce sont des adultes, qui sont aux alentours de la trentaine, et qui sont tous rompus aux braquages des banques, des vols de bijoux, et autres fils qui les poursuivent. On voit très bien que cette mère, incarnée par l'excellente Shelley Winters, est un peu le chef de la famille, celle qui tient les enfants dans son escarcelle, même si ils font des rencontres amoureuses.
Les quatre fils sont incarnés par Don Stroud, Robert Walden, Bruce Dern, et un tout jeune Robert DeNiro, dont ce fut l'un de ses premiers rôles parlants. Ils représentent tous un rapport plus ou moins fort avec leur mère, mais il faut surtout souligner Bruce Dern, qui ne cesse de râler contre elle, mais revient toujours à la maison.
Pour parler technique, Roger Corman suit plus ou moins la technique Bonnie & Clyde, même si on sent que les budgets ne sont pas les mêmes, notamment la représentation plus limitée des années 1930. Cela dit, la fin, et l'attaque des policiers contre la maison familiale, rappelle énormément le film de Penn, souvent filmée de la même façon.
Il n'empêche que dans le filmo très disparate de Roger Corman, Bloody Mama reste dans le haut du panier, et qui a une brochette de comédiens très convaincant.