juil 2011:

J'avais lu ici ou là quelques extraits de critiques qui vilipendaient l'espèce d'édulcoration des frères Farrelly, mais il faut croire que j'avais besoin de le voir pour le croire. Ayé. Finalement, c'est tristement vrai. Les Farrelly, politiquement corrects, qui l'eut cru?

Le plus étonnant, c'est qu'ils continuent d'immiscer par moments des pointes de subversion adolescentes, des plans topless ou zigounetteless, un vocabulaire encore assez leste. A l'évidence, le film n'est pas destiné aux affidés de Sarah Palin.

Alors pourquoi ce discours puant de mièvrerie, d'une telle ordinarité qu'on s'en vient à bailler? Merde, quel intérêt à clamer que le couple marié est la sacro-sainte garantie du bonheur sur Terre, amen? Pourquoi le sexe est-il toujours ressenti comme un truc sale? Pourquoi les Farrelly ont-ils réalisé un film aussi bêtement hollywoodien, stéréotypé, bien pensant? Quel intérêt ont-ils à nous verser cette eau tiède?

Attention, ne nous méprenons pas, ce n'est même pas le fait qu'ils décrètent -comme mille autres l'ont fait avant eux- que l'amour conjugal est vraiment un trésor à sauvegarder qui me chagrine, mais bien l'itinéraire dans lequel s'inscrivent les deux couples, un schéma traditionnel et d'une platitude navrante.

Heureusement le parcours des deux hommes aménage-t-il quelques moments souriants, voire drôles. Le duo que forment Owen Wilson et Jason Sudeikis ressemble à celui de deux garnements pris en défaut la main dans le pot de confiture. On a droit à deux scènes scatologiques, bien dans le goût des frères Farrelly, mais sans grande portée transgressive.

Le final est le plus affligeant avec des relations conjugales tout bonnement fadasses, sans l'ombre d'une émotion sincère. Il se dégage de soit-disant amour quelque chose d'effroyablement artificiel, suintant de bêtise et qui en fin de compte reste comme inerte, sans jus, sans énergie, ni dynamisme, désespérant. Les frères Farrelly sont allés à la messe, ite!
Alligator
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le 19 avr. 2013

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