Borgman par Lu Ka Drew

Que dire de Borgman ? Et bien à vrai dire, tout cela dépend de l'interprétation que vous en faites.
Van Warmerdam a cette capacité a ouvrir beaucoup de portes sans jamais les refermer. Dès le premier quart d'heure, les questions s'accumulent : qui est Borgman ? Que veut il ? Comment expliquer le comportement de Marina à son égard ? Et il y en aura bien d'autres... Et toutes resteront sans réponses, ou presque. Rares sont les films capables d'interroger à ce point le spectateur du début à la fin. Chacun y verra ce qu'il voudra, de la longue métaphore biblique à une invasion d’extraterrestres...
Le tout est emballé dans une estethique intéressante, tant les décors propres et aseptisés semblent s'effacer au profit de personnages à la personnalité exagérée, comme si au final tout n'était que mise en abîme d'une bourgeoisie violente et xénophobe jouant son propre role dans un décor de théatre trop propre sur lui.

En somme, ce film inclassable laissera difficilement indifférent, mais pourrait laisser une sensation d'inachevé à certain, dans le sens où les ouvertures laissées au spectateur font de ce film une sorte de stimulateur d'imagination, dont chacun ressortira avec un ressenti et des conclusions différentes, mais qui pourrait sembler à d'autres vide de sens et sans intérêt du fait de cette grande liberté d'interprétation.
Tel un film en kit, où le réalisateur ne s'occuperai de fournir que le support visuel et la trame de fond scénaristique, l'imagination du spectateur faisant le reste.