Born Innocent
Born Innocent

Téléfilm de Donald Wrye (1974)

Après le carton inattendu de The Exorcist en 1973 , la jeune Linda Blair se retrouve dans la tourmente avec une partie du public (la plus stupide et la plus bigote, soit un pléonasme) criant à qui voulait l'entendre que Blair était soit l'instrument du Diable, soit le Diable himself !


Le gros con d'évangéliste Bill Graham scanda que le film était habité par le Diable (et lui par la connerie bigote, mais ça c'est vérifiable et vérifié !) et la gamine reçu même de nombreuses menaces de mort de par les débilos-extrémistes religieux (cela même qui fustigent les Musulmans en les traitant d'extrémistes sans aucune distinctions...).


Cela dit, elle reçut quand même une nomination aux Academy Awards 1974 (elle n'obtint pas l'Oscar, ce fut Tatum O'Neal (la fille de...) qui le remporta pour un film que personne ne connait de nos jours et qui n'a pas vraiment marqué l'Histoire du Cinéma, j'ai nommé Paper Moon) mais gagna le Golden Globe (évènement concurrent des Oscars) en tant que Best Supporting Actress...


...ce qui ne lui ouvrit aucunement les portes en grand, car son film suivant fut le rôle gnangnan de la gamine malade dans le soporifique Airport (elle sera parodié par Jill Weylan dans l'excellent Airplane ! des ZAZ) et devra oeuvrer à la télévison dans deux téléfilms controversés que sont ce Born innocent en 1974 et Sarah T.: A Teenage Alcoholic en 1975, avant de retourner au cinéma dans l'horrible Exorcist II: Heretic qui sera tout l'inverse du film de Friedkin, soit un film opportuniste, mal branlé, incompréhensible, risible et con.


Ce qui nous intéresse ici est ce Born Innocent où la jeune actrice interprète une adolescente ne supportant plus la vie avec ses parents (maltraitance du père, indifférence de la mère) et ayant déjà fugué 6 fois avant d'être envoyée en Juvenile Detention (Maison de Redressement.).


Et là est le sujet: qu'apporte réellement ce genre d'Institutions à de jeunes personnes ? Réponse: rien !

La faute à un système rigide, archaïque et ne fonctionnant qu'avec un encadrement les mettant au ban de la société et les punissant en les envoyant en isolement...


Christine "Chris" Parker a 14 ans quand elle est donc envoyée au Juvenile Detention Home par ses propres parents démissionnaires (on verra plus tard ce qu'il en est) et est une ado tranquille recherchant simplement à trouver sa place dans le monde.


Mais comme dans tous les centres de détentions, il n'y a aucun tri de fait et elle se retrouve parmi des filles abandonnées, une autre forcée à se prostituer par sa propre mère (Josie), une fille-mère (Janet), une antisociale (Denny), une sadique (Moco), des voleuses, , blah...


Et étant donné qu'elle se retrouve enfermée contre son gré alors qu'elle n'a rien fait d'autre que de s'échapper plusieurs fois d'un foyer toxique, Chris va être prise à partie par Moco et sa bande,


qui vont la violer avec le manche d'une ventouse pour toilettes dans une scène très graphique et marquante (je vous rappelle que nous sommes dans un téléfilm de 1974...),


ce qui va l'amener à tenter de s'échapper...avant d'être évidemment rattrapée et jetée au cachot (une cellule d'isolement en terme administratif).


Emma Lasko (la directrice de cette prison pour enfants) ne fonctionne qu'avec les réprimandes et est l'égale d'un directeur de pénitencier pour adultes, alors que la conseillère Barbara Clark tentera d'aider par tous les moyens une Chris commençant à se fondre dans le moule de cette institutions très mal gérée par Lasko...


Linda Blair prouve que The Exorcist n'était pas un one-shot car ici, elle joue encore juste (ce qu'elle ne fera plus après le flop de Exorcist II, 3 ans plus tard) et donne beaucoup d'épaisseur tragique à son personnage en totale incompréhension car Lasko (et le système) la blâmeront toujours pour tous les maux lui arrivant car ne dit-on pas que la justice est aveugle..?


Du côté de ses co-détenues, Janit Baldwin (Denny) et Nora Heflin (Moco) sont crédibles en tant " qu'antagonistes ", alors que Sandra Ego (Janet, l'ado enceinte) et Tina Andrews (Josie, l'enfant prostituée par sa mère) donnent dans le tragique jamais outrancier.


lLes adultes ne sont pas enreste avec Allyn Ann McLerie (Lasko) tout en nuance dans son rôle de responsable bornée (pas une sadique directrice, mais une femme aveuglée par le "bon sens" du système) tandis que Joanna Miles navigue en eaux (un peu) troubles avec son obsession (non détaillée) concernant le bien-être de Chris.


Les parents de Christine sont interprétés par feu Richard Jaekel (un homme impulsif et froid) et la regrettée Kim Hunter (Zira dans la saga Planet of the Apes) qui joue merveilleusement bien la mère soumise et totalement démissionnaire, allant jusqu'à dire à sa fille que sa vie est mieux sans elle !


Le téléfilm ne s'arrête devant rien et y est décrit (comme mentionné plus haut):


le viol de Chris initié par Moco mais froidement exécuté par Denny,


les tensions familiales (bien lointaines de l'American Way of Life tellement prônée par les USA),


la perte d'un bébé à cause d'une décision stupide de l'autorité soi-disant compétente (et la poignante scène de l'enterrement),


l'obéissance aveugle à un système totalement dépassé et inadapté aux adolescents en difficultés (rien n'a changé donc, ne craignez rien !)


et la métamorphose d'une personne douce, simple et respectueuse en rebelle renfrognée à tendances violente.


Il est à noter que la scène du viol a tout de même choqué le public et a été décriée par le l"associations des Droits des Gay et Lesbiennes y voyant une connotation négative mêlant homosexualité et viols comme ce sera le cas pour le Cruising de...ehe, William Friedkin 6 ans plus tard (pourquoi, il n'y a que les hétéros qui commettent des viols, oh ???), The National Organization for Women et aussi le New York Rape Coalition.


On en retient qu'il ne faut pas montrer


de viol


lorsque celui-ci a pourtant un vrai impact sur le récit et n'est pas fait gratuitement, c'est à dire NIER que cela existe ?


Donc, pour un film de guerre, faut pas montrer les combats...


Un film X, pas de scènes de sexe...


Une comédie, pas de choses drôles...


Un horror flick mais pas de sang, tripaille, démembrements ni même une tape sur les doigts...


Mais où vivent tous les membres de ces assos, dans le monde des Bisounours ?

Si on n'en parle pas dans des médias accessibles à tous, comment alerter les gens ?


Il y a même eu un procès contre la chaine productrice NBC


car une bandes de gamines ont violé une camarade de 8 ans avec une bouteille,


mais la Court Suprême n'y a vu aucun lien de cause à effet...


C'est comme insinuer que ceux qui jouent à GTA (comme moi), vont se mettre à écraser des gens par centaines dans les rues et faire exploser des voitures de flics ou encore, blâmer les films d'horreur pour chaque meurtres commis ici ou là...


Oh!, les gens, c'est pas un film ou un livre ou un jue vidéo qui crée la violence, c'est l'humain qui la commet !


Et Mrs le Ricains, s'il y a des tueries de masse dans vos villes, c'est pas à cause de Marilyn Manson ou NWA, mais de votre putain de Second Amendement de la Constitution Américaine, datant -il faut le rappeler - de l'époque du Wild Wild West, soit le 15 décembre 1791 !


Ouvrez les yeux, car They Live !, We Sleep !


Bref, Born Innocent mène à beaucoup de réflexions, ce qui en fait donc un très bon téléfilm ne pratiquant pas la langue de bois !


C'était le bon temps, aujourd'hui le remake éventuel parlerait d'une prison de jeunes femmes (adultes hein, faut pas choquer le pékin moyen !) qui se convertiraient à Dieu en chantant des cantiques, qui ne fumeraient, pas, ne boieraient pas, ne jureraient pas, seraient vegan et obéiraient les yeux fermés (aveugles, je vous dis !) et à la fin, tout le monde se cireraient les pompes en se disant:


"Merci, les USA est un pays où il fait bon vivre !


FUCK IT !


End of Transmission...


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le 17 déc. 2023

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The Lizard King

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