Vu par hasard lors d'une diffusion télé, et agréablement surpris je fus. Je ne suis pas trop amateur du genre nanar gnangan, mais là, on peut dire qu'au touche à l'essence de ce qui peut se faire de plus ringard en la matière.
J'ai du mal à cerner comment on peut s'identifier à l'héroïne, une tête à claques d'ados à qui tout réussit mais qui fait sa tête de lard chieuse en permanence, jamais contente. Faut la voir danser comme une merde à l'essai pour un clip, se faire jeter, pousser sa gueulante de rebelle, se faire engager in extremis par Ophelaï la sympa, bouder en menaçant de ne pas faire le clip, finalement le faire en bougeant comme une patate au milieu de danseurs pros, et s'enfuir en pleurant (et en volant l'imper' fourni pour la choré) quand le réalisateur fait remarquer que là, non, c'est pas possible. Et c'est comme ça tout le temps ! Jusqu'à trahir tous ses gentils potes quotas ethniques du squat pour signer avec le méchant producteur (avec qui elle couche, mineure). C'est affolant.
Sinon, un des points forts du film est Sammy Nacéri, qui ne joue pas, mais est lui-même, insultant et menaçant de casser la gueule à la moitié du casting, les yeux exorbités de haine. Faut le voir aller massacrer au sol un producteur, puis aller ruiner sa baraque en y mettant le feu pour annuler un contrat ! Heureusement, il a un mode vie de marginal sympatoche. Ah, et puis le vieux sage noir à dreadlocks qui abonde en aphorismes sur le sens de la vie pendant qu'il ramasse les poubelles.
Je passe sur la réalisation plus que moyenne (les séquences Dance Machine sont tout sauf cinéma), avec des transitions sans vaseline.
Non, vraiment, on s'y laisse prendre.