Dans le marasme de la comédie française où, pour faire simple, une sur quinze est appréciable, ce Bouquet final vaut bien plus que son échec commercial et que ses critiques acerbes. Si elle n’a pas la prétention de jouer dans la cour des grands, elle récite une partition des plus agréables avec son humour noir parfaitement servi par une bande d’acteurs, tous très justes.
C’est d’ailleurs ce mot de justesse qui vient à la bouche quand on pense à ce film. Amusant, franchement drôle par moments, grinçant, émouvant aussi, il brosse le portrait d’une profession où distanciation et cynisme s’imposent parfois pour rester vivant à côté des morts. S’il n’a jamais brillé par ses autres scénarios (très loin de là d’ailleurs) ni par ses autres réalisations (puisque c’est la seule à son actif), Michel Delgado réalise ici un joli numéro d’équilibriste même si on reste en terrain connu. Une intrigue sentimentale convenue traverse ainsi le récit, certaines situations ou jeux de mots sont attendus, mais l’ensemble est vraiment très agréable et, si on n’est pas trop exigent, on passe véritablement un bon moment.
La qualité de l’interprétation des premiers aux plus petits rôles (avec une distribution très haut de gamme) est le dernier argument qui permet d’emporter le morceau même si, bien évidemment, ce qui nous est ici proposé n’est pas du grand cinéma. On regrettera seulement, mais encore une fois, la pauvreté de la qualité de l’image qui vieillit le film d’une dizaine d’années, sinon davantage.