Sous ce nom de réalisateur barbare se cache une femme qui essaye de faire du cinéma. Essaye oui, seulement. Après un premier film très décevant, « Ma première fois », Mention-Schaar revient sur nos écrans pour une comédie avec un casting plutôt alléchant sur le papier. Qu’en est-il réellement de son deuxième long métrage? Srike ou Split?
Bowling est le deuxième film de Mention-Schaar à sortir dans l’année puisque « Ma première fois » est arrivée en début d’année 2012 dans les salles obscures. Un temps record donc pour passer d’un drame à une comédie avec des actrices plutôt intéressantes dont seul le nom de Catherine Frot vous renvoi à ses plus grands succès cinématographique. Malheureusement pour nous, notre étincelle d’espoir s’éteindra bien vite. Dès la scène d’introduction la réalisatrice a creusé très profond pour déterrer tout ce qu’il y a de plus cliché dans le cinéma. En effet, le film nous envoi à ce qui s’apparente à la scène finale de la compétition de bowling pour ensuite faire un flash-back ultra classique afin de commencer réellement le film. Vous l’aurez vite compris, le prétexte de la compétition de bowling est en fait le fil rouge de leur combat contre la fermeture de la maternité de l’hôpital… Pour résumer, dès le début du film nous connaissons la fin.
Outre ce détail complètement insignifiant, le pitch, ici, laisse présager le pire dans la catégorie comédie à la française. Effectivement, l’humour de ce long-métrage dépasse difficilement le ras du sol dans une histoire labélisée «histoire vraie» pour mieux vendre et mieux atteindre le spectateur en quête d’émotion. Volontairement vulgaire, lourdingue, cliché et prévisible, le pouvoir comique n’affecte pas et met même mal à l’aise le spectateur qui se demande dans quelle salle de cinéma il est tombé. Même le côté tragique du film est risible et ridiculement cliché.
Malgré un effort notable dans le casting, Mention-Schaar n’a visiblement aucune qualité dans la direction d’acteurs. Tous ici sont clairement mauvais et sortent un jeu appuyé pas du tout réaliste. Seule Frot arrive encore à apporter son expérience mais en vain. Le seul acteur qui arrive à décrocher des sourires est Alex Lutz dans le rôle d’un examinateur de permis de conduire assez loufoque et complètement décalé. Si ce nom ne vous dit rien, vous le reconnaitrez surement plus sous le nom d’Heinrich Von Zimmel dans le très bon OSS 117: Rio ne répond plus.
Ce choix d’acteur est clairement la seule et unique bonne idée du film puisqu’au niveau technique, là aussi, Bowling fait froid dans le dos. Le choix douteux de faire des plans aériens qui ont dû bouffer les trois quart du budget et qui n’apportent absolument rien au final si ce n’est pour faire genre est assez désastreux. A l’instar d’une scène complètement foiré en post-prod qui, dans la même seconde, passe en vitesse rapide et au ralenti, le film fait ce qu’il y a de pire dans le genre.
Si vous voulez regarder une bonne comédie qui parle de bowling jetez votre dévolu sur The Big Lebowski. Vous ne perdrez pas votre temps et financerez des bonnes idées au lieu de dépenser de l’argent dans cette infamie qu’est Bowling. Lourd et sans réelles idées, le nouveau long-métrage de Marie-Castille Mention-Schaar ressemble plus à un mauvais téléfilm qu’autre chose.