Coincé à mi-chemin entre rêve et réalité, Brazil est une folie poétique, hallucination démentielle d'un esprit possédé par la déraison et la démesure.
Car oui, Terry Gilliam ne recule devant rien. Mais vraiment RIEN.
Décors grandioses qui donnent le vertige même assis dans son canapé, costumes sublimes, casting de dingue, musique envoûtante, histoire absurde, situations ubuesques...
Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce Brazil le grand délire surréaliste d'un mec sous acide.
Je pourrais écrire des centaines de lignes sur cette oeuvre extraordinaire comme sur la carrière de son incroyable auteur. Des Monty Python, Terry Gilliam a gardé l'imagination débordante, la créativité et un sens infini de la beauté. J'en veux pour preuve les époustouflantes scènes où le personnage principal, vêtu d'un costume superbe, vole à travers les nuages, dans une lumière rose pâle, accompagné par une musique qui magnifie l'image à la perfection. Survolant tout d'abord la campagne paisible, notre Icare version Gilliam, voit cet Eden se transformer en Enfer. Des immeubles aveugles et effrayants jaillissent de terre et le Paradis disparaît. La photographie très travaillée imprime la rétine et nous laisse sans voix.
Culte, ce film se regarde avec plaisir et délice.