Le Chant de la Mer m'avait terriblement donné envie d'en découvrir davantage sur les œuvres de Tomm Moore ; c'est chose faite avec ce Brendan et le Secret de Kells.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne suis pas déçu.
J'ai retrouvé une fois de plus un univers enchanteur : l'histoire prend place en Irlande, et c'est tout une partie du folklore de cette région qui est mise à l'honneur, ce dans les images & autres métaphores poétiques qui parcourent le film , mais aussi par la bande-son, rythmée par les musiques celtiques absolument sublimes.
On ne peut être aussi qu'émerveillé par la qualité de l'animation, flirtant entre un monde coloré et des paysages bucoliques, et aussi par le trait fin et intelligent utilisé pour façonner personnages & créatures. Cela tombe bien, car le scénario fait l'apologie de l'art... et l’animation est véritablement un art magnifique, une poussée du dessin à l'extrême. Brendan et le Secret de Kells le prouve.
Le scénario en lui-même apparait, ma foi, comme plutôt classique, le peu de rebondissements qui ponctue l'action sont généralement attendus. Toutefois, c'est mis en scène avec gout et génie, ne permettant pas une minute au spectateur de trouver le temps long. Et c'est un plaisir que de suivre l'aventure de Brendan, frère impétueux et courageux, guidé par ses idéaux et l'amitié qu'il va nouer avec une jeune "fée", afin de compléter le livre de Kells, véritable ode à la magie et à l'enchantement.
Toutefois, le film est court. Peut-être cela peut-il être vu comme une bonne chose, le scénario ne se perdant pas dans une spirale d'idées infinis. Personnellement, je suis resté sur ma faim sur quelques points : les personnages secondaires, tels les autres moines de la paroisses, ne sont nullement développés, les "affrontements" sont beaucoup trop rapides, et la relation Brandan/Aisling aurait peut-être encore pu aller plus loin. Quelques détails qui me font baisser mon appréciation, tellement je trouve qu'il restait encore du potentiel à exploiter.
De même, je ne suis pas fort convaincu par la représentation très noire des vikings ; ils sont apparentés à des monstres, car destructeurs (ce qui doit en partie coller à l'Histoire), mais davantage de nuances aurait été appréciable.
Ce film de Tomm Moore (et Nora Twomey) fut dans tous les cas une belle découverte, qui laisse rêveur quant à la suite des travaux de ce réalisateur britannique, qui décidément, me fait voyager !