Bubba Ho-Tep
6.6
Bubba Ho-Tep

Film de Don Coscarelli (2002)

Ça fait des années qu'il ne bande plus. Il y a même une sorte de gros bouton plein de pus au bout de son cierge. Et ça, ça le mine le King.
Elvis « King » Presley est blasé de sa vie de star, il se sent pressé comme un vieil agrume rendant sa dernière goutte, alors il décide de rendre visite à son plus grand fan et au meilleur King bis, Sébastien Haff.
Il lui propose un marché, Sébastien devient le King (son rêve) et le vrai devient Sébastien, les deux signent un contrat, malheureusement lors d'un BBQ au kérosène la preuve de l'existence du King part en une magnifique explosion. Peu de temps après le voilà sur scène se donnant à fond, devant un parterre d'hystériques, regardant le King imitant un imitateur du King. Et là c'est le drame : un saut, une mauvaise réception et c'est la hanche sacrée qui craque.
Un matin, au réveil, son voisin de lit, meurt dans une quinte de toux affreuse dans une position qui rappelle l'œuvre la création d'Adam avec dans le rôle de dieu : Elvis himself.
Grâce à ça, Elvis va pouvoir regarder sous les jupes des filles (alors là tel que c'est amené vous ne comprenez pas et je dis c'est normal, mais je ne vais pas tout raconter non plus).

Le soir même mamie la voleuse, après avoir piqué les lunettes d'une autre, se fait agresser par "a fucking big bug !" Le lendemain après une séance de massage pubien, Elvis rencontre aussi un gros cafard (qui est un scarabée, mais comme il l'explique plus tard, il ne sait pas reconnaître les insectes) et le tabasse avec son urinoir portable en zinc. "Oh mamma."

Il décide de faire part de ses observations à JFK aka Jack (Ossie Davis décédé le 4 février 2006) personnage que l'on pourrait qualifier de doux dingue, il a survécu à Dallas, on lui a enlevé son cerveau qui, resté dans le formol à DC, continue de faire fonctionner sa tête grâce à des ondes alpha, et remplit sa tête avec du sable. Logique. Et pour annihiler tous soupçons sur la relative plausibilité de la théorie, les services secrets l'ont teint entièrement en noir. Ensemble ils vont découvrir, par divers indices dans les chiottes, comment la momie, car c'est bien une momie, a débarqué dans le coin et comment se nourrit-elle ?

Le film est soutenu par les personnages, qui ont tous un caractère bien particulier, et par les dialogues mirifiques such as :

JFK: He had me on the floor. I had his mouth over my asshole!
Elvis: A shiteater?
JFK: I don't think so. He was after my soul. Now you can get that out of any major orifice of a person's body. I read about it.
Elvis: Oh, yeah? Where, man? Hustler?
Bubba Ho-Tep: [redevient conscient, se lève et parle en Egyptien] Eat the dog dick of Anubis, you ass-wipe!

Alors que le film souffre d'un rythme asynchrone, certains passages s'enchaînent parfaitement, avec vitesse et d'autres sont beaucoup plus lents. Je trouve qu'il est divisé en deux parties distinctes, une sur la présentation des personnages, et l'autre sur la chasse à la momie. Certes il n'y a pas vraiment de raison à ne pas le faire, c'est un film série Z avec Elvis Vs The Mummy mais dans la première partie on sent comme un message, une dénonciation des hospices et autres anti-chambres du dernier voyage. Le mythe de la faucheuse, la peur de mourir seul baignant dans ses productions rectales. La libido des vioques, les infirmières dégoûtées, la folie de la déchéance. Bref des thèmes couillus.

Bruce Campbell campe ici un Elvis en fin de vie très rock n' roll, il a dit stop à la drogue et à l'alcool, mais pas aux femmes, il se sent investi d'une mission de protection et tentera de la mener à son terme. Il est surtout très drôle. Le film est estampillé horreur, alors qu'il est plutôt comique grâces aux répliques et surtout à l'utilisation ultra kitch des effets spéciaux et de la momie. Maintenant, j'ai quand même sursauté une fois.

Ce film est un délice, le temps s'est envolé, les pensées du King sont merveilleuses, et personne ne saura jamais si c'était lui ou Sébastien qui combattit cet ange de la mort.
Simon
9
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le 30 mai 2010

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Simon

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