Quand la Québécoise Lawrence Côté-Collins débarque dans la salle avant la projection de son long-métrage Bungalow, au Festival du film francophone d'Angoulême, son look flashy où l'on remarque surtout ses chaussures clignotantes, met déjà les spectateurs dans le ton de ce qu'ils vont voir à l'écran. Bungalow parle d'un couple de la classe moyenne qui vient d'acheter la maison de ses rêves, tout du moins quand de gros travaux de rénovation auront été effectués. Comédie très noire et critique de la société de consommation, le film utilise souvent un habillage digne du cinéma d'horreur, tout en maintenant un ton burlesque, qui dérape assez facilement dans le graveleux, tout en assumant parfaitement son hilarante vulgarité. Visuellement, si on se délecte du kitsch, Bungalow a de quoi agresser les pupilles comme le montre (un peu) l'affiche très Almodovarienne du film (qui n'est pas vraiment dans cet esprit-là). Évidemment, pour un spectateur français, les expressions québécoises font toujours leur effet (sous-titres indispensables mais non traduits, ce qui est une bonne formule, même si certains termes échappent) et les dialogues crépitent comme on en a l'habitude dans les comédies délurées de la Belle Province. La réalisatrice qualifie son acteur principal, Guillaume Cyr, de stradivarius, et elle n'a pas tort, mais n'oublions pas sa partenaire Sonia Cordeau, tout aussi performante et sans limites aucunes.