Ça commence aujourd'hui par Boubakar
Dire que le film m'a ému est un euphémisme tant il se révèle à la fois cruellement juste et très émouvant à la fois (deux-trois scènes ont de quoi faire arracher une petite larme, dont celle où l'on apprend qu'un petit garçon est battu, mais ce dernier semble vouloir se taire). Loin du misérabilisme et du côté démago qu'un tel sujet pourrait donner, Tavernier observe ces gens se battre pour, littéralement, leur survie. Et on voit tout ça à travers les yeux de Philippe Torreton, formidable, qui essaie de se "démultiplier" pour subvenir aux besoins de ces enfants en étant à la fois assistant social et professeur.
Même si celui-ci semble vouloir soulever des montagnes par son envie de se battre, il est à la fois ramené à la réalité par la mairie (qui va jusqu'à couper les vivres d'enfants, au nom de l'argent), et par les préoccupations des parents (comme cette femme qui se bat pour payer ses factures d'électricité, qui se met à craquer devant les charges, ce qui donne lieu à une scène déchirante), pour le bien-être de ses petits écoliers.
A part un petit creux au dernier tiers, c'est un film vraiment bouleversant, terrible, et malheureusement encore et toujours d'actualité...