Eh oui, parfois il n'est pas bon de sortir les vieilles histoires du placard, et Haneke va donc assez souvent dans ses films le faire à notre place, comme ça, on n'a peut-être pas besoin de le faire à la maison. Que ce soit la violence du meurtre (Happy Games), celle du sadisme (La pianiste), ou ici celle de la police, des guerres coloniales, du mensonge, nous sommes pris comme témoin, avec très souvent des astuces filmiques pour encore mieux se croire à la barre d'un tribunal des sociétés humaines sur grand ou petit écran. Et ça marche pour moi, encore, car j'apprécie cette manière de nous balancer la soupe à la figure chez ce décidément grand réalisateur qui réussit à faire bafouiller Binoche et Auteuil de honte, de peur et de mauvaise foi pendant deux heures sans que ça desserve quelque propos que ce soit.