Cage par Pascoul Relléguic

Basé sur une histoire vraie... Selon la jaquette VHS !

Reb et Lou sont deux grands amis qui aiment à niquer du Viét' ensemble. Mais lors d'un héroïque et improbable sauvetage de Reb, Lou se prend une bastos en pleine tête. Ouf, il n'est pas mort et sa longue rééducation s'effectue sous l'égide d'un montage (avec la jolie musique scandant "to be together") qui met en scène l'aide attentionnée dont le couve Reb : il le soutient lors de son réapprentissage de la marche, il lui tient ses livres et même qu'il lui sert de présentoir pour les différents cartons du test de Rorschach lors de son examen psychologique (!). Vous vouliez voir un film viril avec des gros machos en sueur qui se fracassent la tronche en beuglant ? Perdu, vous aurez droit une émouvante et saine amitié fraternelle qui a tout l'air d'un mélo sirupeux pour demoiselles.

Car Lou est devenu bête. Enfin, plus bête qu'avant. C'est désormais une sorte de doux attardé qui aime mettre des cornichons dans ses sandwiches. Le retour en enfance est tel qu'il peut se faire kidnapper par de vilains messieurs qui lui racontent des cracks, du genre "monte dans notre voiture, Reb nous a dit de nous occuper de toi car il a dû partir en urgences. Non, il n'a pas dit où, il avait l'air pressé"... Tout ça pour le forcer à participer à des combats mortels dans une cage entourée de Chinois secouant des liasses de billets. Heureusement, son gros adversaire, au nom exotique de Chang, va lui marteler si fort la tempe avec son gros poing qu'il va lui faire revenir la mémoire et l'intelligence du Vietnam... pendant 1 minute seulement. Dommage, car ce rebondissement confinait au génie scénaristique.

Et tout sans compter sur des Indiens mexicains qui mettent le feu au chouette bar de Reb. On dirait pas, mais la bière, ça explose fort. Et comme Reb, il est bon en baston et en sourire niais, mais nul en comptabilité et en choix d'assurance, c'est triste pour les gens qui veulent aller boire un coup et jouer au billard. Heureusement qu'à la fin, le gentil flic se fiche des formalités de paperasse et donne à nos deux vétérans la mallette pleine d'argent sale pour le laver dans un nouveau bar.

Avec au générique, un attroupement de stars :
Lou Ferrigno, qu'on ne présente plus.
Reb Brown, le charmeur de ces dames.
Matthias Hues, l'homme que l'on devine plus qu'on ne le voit (c'est pas sa faute si le réalisateur a décidé de ne jamais lui cadrer le visage).
Dany Trejo, dans un rôle tellement figurant qu'il n'est même pas crédité.
Al Leong, l'asiatique américain avec une chouette coupe de barbe.
Tiger Chung Lee, qui interprète le mongole hippie de Double Détente.
Branscombe Richmond, le Native American de service, toujours prêt à aider les rebelles.
Daniel Martine, la face ravagée qui hante Time Barbarians.
Et plein d'autres...

Et aux dialogues, quelques répliques croustillantes :

"Si vous ne me donnez pas un nom dans les 10 secondes, je lâche la purée sur toute la salle !"

"T'oseras pas tirer sur une dame, peau d'couilles !"

Enfin, au montage, une anomalie suspecte qui mériterait des examens complémentaires : on assiste en effet dès la première partie du film au combat de Lou contre l'italian fighter (alias M. Hues), combat censé se dérouler à la fin de l'histoire en introduction à l'affrontement final, sans qu'il soit clairement précisé s'il s'agit là d'un flashforward. Car par la suite, des personnages qui se sont croisés à l'occasion de cet événement ne paraissent pas se connaitre, tandis que les deux escrocs italiens évoquent avec Lou ce combat comme s'il s'était bien produit !! Il reste l'hypothèse que j'étais à côté de mes chaussons à ce moment-là du film, mais tout de même...

Et pour les lecteurs qui apprécient les avis en une phrase, je dirais : un nanar en-deçà de ce que pouvait laisser espérer une telle tête d'affiche, mais qui reste gentiment agréable au visionnage.