Doux et sucré comme un abricot mûri par le soleil méditerranéen. Dur et intemporel comme une statue grecque conservée dans le limon d'une rivière. Au soleil de la terrasse de la bâtisse italienne, on peut presque voir et sentir la nature luxuriante entourer Elio et Oliver et assister à la naissance de leur amour. Un amour pur, particulier, aussi difficile à appréhender qu'à contenir. Dans cet écrin de chaleur et de beauté, deux êtres se découvrent, s'apprennent et s'entrelacent. Leur peau diaphane n'est pas sans rappeler certains vestiges de l'antiquité. Les ombres et les lumières flattent leurs physiques d'éphèbes. Peu importe l'âge, peu importe les tabous, l'amour, physique, maladroit, intime et intense émerge. Rien n'y fait obstacle, rien ne l'entrave. Drapée d'autant d'instinct que d'intelligence, la relation entre Elio et Oliver semble hors du temps, évidente et suspendue comme pour dialoguer avec les principes d'Héraclite, philosophe grec dont la pensée se résume vulgairement à l'idée qu'un être est en éternel devenir. Leur relation est-elle en devenir ? Call Me By Your Name semble être une parenthèse heureuse et poétique au point de nous ne souhaitions qu'elle ait toujours existé, sans début ni fin, pour l'éternité. Elio et Oliver, connectés au point d'échanger de prénom, comme pour dire "nous ne faisons qu'un". C'est la force des sentiments des premiers émois adolescents, bien qu'Oliver ne soit plus adolescent depuis longtemps. Des émois qui surviennent en vacances, hors du quotidien brisant de nombreux coeurs, meurtris à la fin du mois d'août. C'est peut-être comme cela que le spectateur se sent à la fin : aussi heureux que triste la fin de l'été venu.

Maeva-Wallace
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 12 juin 2019

Critique lue 127 fois

1 j'aime

Maeva-Wallace

Écrit par

Critique lue 127 fois

1

D'autres avis sur Call Me by Your Name

Call Me by Your Name
Sergent_Pepper
8

Ce sédiment de l’été.

Par une savoureuse coïncidence d’agenda, Lady Bird et Call me by your name sortent le même jour en France en plus de partager un de leur comédien, qui de second rôle ténébreux dans le premier devient...

le 3 mars 2018

304 j'aime

18

Call Me by Your Name
Velvetman
8

Dolce Vita

Dans une Italie bucolique et pittoresque, Call me by your name de Luca Guadagnino nous raconte avec fièvre les premiers émois de deux démiurges. Le film est aussi solaire qu’un premier été, aussi...

le 1 mars 2018

145 j'aime

7

Call Me by Your Name
IvanDuPontavice
8

Au détour d'un été.

Il me suffit d'écouter en boucle ou de me repasser en tête le sublime morceau "Mystery of Love" de Sufjan Stevens pour retrouver cette sensation si particulière que peu de films arrivent à partager...

le 6 nov. 2017

123 j'aime

15

Du même critique

La Merditude des choses
Maeva-Wallace
9

Reproduction soci... quoi ?

En voilà une belle surprise. Je zappais tranquillement quand je suis tombée sur La Merditude des choses. Je n'en avais pas entendu parler, le titre ne m'inspirait pas plus que ça et, finalement, puis...

le 13 déc. 2014

15 j'aime

1

Le Monde de Nathan
Maeva-Wallace
6

De l'humilité, de la poésie et des mathématiques

Me voilà bien embêtée pour critiquer Le Monde de Nathan. Pour rester dans le thème du film : procédons méthodiquement. En 3 temps, plus précisément. Tout d'abord, si je suis embêtée, c'est parce que...

le 1 mars 2016

13 j'aime

3

La French
Maeva-Wallace
6

La French, un bon film, oui... mais !

La French, ce bon film qui aurait pu être encore meilleur ! On ne le niera pas, Jean Dujardin y est très bon, le duo est satisfaisant, le rythme est là, la musique est bien choisie et les plans de la...

le 13 déc. 2014

8 j'aime

2