Un vol spatial abracadabrantesque qui accumule les aberrations scénaristiques

Un groupe d’adolescents en stage d'été au sein d’un "camp de l’espace" pour suivre l’entraînement des futurs astronautes, se retrouve malgré-eux envoyés dans l’espace quand leur navette est accidentellement mise en orbite.


Cap sur les étoiles (1986) ou "Space Camp", est le premier long-métrage de cinéma du réalisateur Harry Winer, ainsi que pour le jeune acteur Joaquin Phoenix (11ans et crédité sous son vrai nom "Leaf Phoenix"), qui commençait à se faire un nom dans l’ombre de son frère River Phoenix.


Ce film mêlant aventures spatiales & science-fiction est un pur produit familial, bourré d’inepties et d’invraisemblances. Un groupe de teenager et leur monitrice se retrouvent propulsés dans l’espace lorsqu’un robot pirate l’ordinateur de la NASA et parvient à faire décoller la fusée. Ce qui ne devait être qu’un exercice va alors se transformer en vol spatial abracadabrantesque. Le film accumule les aberrations scénaristiques, mais visiblement les scénaristes n’en avaient rien à foutre, après tout, ce film était destiné aux mioches. C’est ainsi que les gamins, sans la moindre préparation (un astronaute a besoin de plusieurs années d’entrainement avant son premier vol spatial), se retrouvent dans l’espace et encaissent avec une décontraction ahurissante, un vol de 4 ou 5G dans la face, sans la moindre gêne. Suite à cela, ils parviennent à s’arrimer à une sorte de station spatiale qui ressemble plus à un échafaudage de l’espace qu’autre chose. Ils effectuent bien évidement des sorties dans l’espace (on n’est plus à ça près en termes de crédibilité et d’aberration) et aidé de l’ordinateur de bord et du staff de la NASA, parviennent à faire demi-tour pour rentrer sur Terre.


Si tant est que vous parveniez à faire abstraction de toutes ces élucubrations grotesques ou si vous avez encore votre âme d’enfant, vous devriez peut-être pouvoir adhérer pleinement au film. Pour ma part, je l’ai trouvé extrêmement long et ennuyeux. 110 minutes qui ressemblent à s’y méprendre à un film de propagande de la NASA (chaleureusement remercié à la fin du générique, reste à savoir s’ils n’y auraient pas mis quelques billets dans la production, histoire de s’attirer la sympathie des gamins à la vue du film). Malgré une sympathique distribution où l’on retrouve entre-autre Lea Thompson (Lorraine McFly dans la trilogie Retour vers le futur) & Tom Skerritt, rien à faire, le film ne parvient jamais à nous sortir de notre torpeur, là où Joe Dante (avec le frère de Joaquim), était parvenu à réaliser quelque chose d’intéressant (du moins, dans la première partie) avec Explorers (1985).


Quoi qu’il en soit, le film a eu le malheur de sortir en salles près de 5 mois après le terrible accident de la navette spatiale Challenger (en janvier 1986, la navette s’est désintégrée 73 secondes après son décollage, causant la perte de 7 astronautes). Résultat, malgré un budget de 18 millions $, le film n’est jamais rentré dans ses frais, la catastrophe nationale ayant grandement impactée l’exploitation du film, d’où son naufrage au box-office en engrangeant à peine 10 millions $. Ce qui peut expliquer pourquoi ce film est resté dans l’indifférence générale jusqu’à aujourd’hui.


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le 30 juin 2021

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