Bertrand Tavernier aime bien raconter des histoires méconnues sur des sujets ultra-connus. Ca tombe bien, moi j'aime pas voir et revoir le même film ad vitam eternam jusqu'à ce que tout amour pour le cinéma s'estompe.


Presque 10 ans après La Vie et Rien d'Autre, Tavernier réalise un nouveau film sur un aspect peu ou mal connu de la première guerre mondiale. La soi-disant der-des-der ne s'est pas uniquement déroulée dans les tranchées de Flandres et de Lorraine. C'est pas une guerre mondiale pour rien. Parmi les nombreux fronts il y'en a un particulièrement oublié. Celui des Balkans, où les armées grecque et serbe, appuyées par de fort contingents français et britannique, affrontent l'armée bulgare, appuyées par l'Allemagne et l'Autriche.


La Bulgarie, cette obscure alliés des empires centraux qu'ont exclu de la dénomination de "triple entente". De même qu'on oublie la Grèce, la Serbie, ou la Roumanie, nos alliés à nous. Les films comme Capitaine Conan sont intéressant, en ce sens qu'ils nous font découvrir ou nous rappelle certains évènements qui méritent largement un traitement cinématographique.


Il faut bien réaliser que l'armée française n'avait jamais combattu dans cette région du monde. Et il faut bien se souvenir qu'elle l'a fait. Que des milliers de jeunes français sont allés combattre au fin fond de l'Europe pour servir leur pays.


Et puis c'est la fin de la guerre. Pas d'effusion de joie ni de fête au village pour ses soldats à des milliers de kilomètres de chez eux, qui ne seront démobilisés que plusieurs mois plus tard. C'est la fin de la guerre pour la capitaine Conan, pour qui le slogan "born to kill" est particulièrement approprié. Son chez lui c'est la guerre, mais la guerre n'est plus. Son chez lui c'est la France, mais la France est bien loin. En plus de raconter une histoire peu connu, Tavernier raconte une très belle histoire, adaptée d'un roman de Roger Vercel que je vais m'empresser d'ajouter à mes envies.


On dit que les français ne savent pas réaliser des films de guerre. C'est faux. Mais les films de guerre français sont différents de ceux réalisé par Hollywood. Il n'y a que deux scènes de combats dans Capitaine Conan, toutes deux magnifiques par ailleurs. Pour le reste la guerre est racontée autrement, parce que la guerre ce n'est pas seulement des combats. De ce point de vue s'il fallait donner une référence du film de guerre français je citerais sans hésiter Capitaine Conan.

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le 8 janv. 2019

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BenByde

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