Passé maître dans l'art d'incendier les vices de l'Amérique, Michael Moore s'attaque cette fois ci au Capitalisme. Après avoir incendié les militants pro armes à feux, le gouvernement Bushiste, le système de santé Américain et les grandes entreprises, il était logique, vu l'actualité au moment du film, que son sniper aiguisé prenne la direction de Wall Street et des grandes banques américaines.
Dans un style très Moorien, le film passe en revue durant 2h les causes et surtout les conséquences du système capitaliste, de ses fondations jusqu'à sa crise récente. Se succède donc de nombreux témoignages, statistiques, images d'archives et interview permettant à éclaircir un peu plus le rôle du gouvernement et des banques dans l'effondrement du capitalisme financier. Alors oui, dans l'ensemble on apprend bien deux, trois choses, mais l'essentiel reste déjà acquis et le film ne sert finalement que de grande rétrospection pamphlétaire. Malgré tout la réalité des choses reste évidemment toujours difficile à entendre et les soupirs de consternations se font souvent sentir. Cependant un film de Michael Moore ne serait pas un vrai film de Michael Moore sans ses habituels rituels cinématographiques, ainsi comme dans ses précédentes réalisations on échappe pas aux longs sanglots de l'Américain moyen désespéré, aux discours raillés de George Bush et aux fréquents show Mooresque, bien qu'irrésistibles et jubilatoires.
Capitalism : a love story s'inscrit dans la droite lignée de ses précédents films : sans surprise mais bénéficiant des habituels rictus de réalisation caractéristique du personnage. Moore fait du Moore, et même si à la longue le film tourne un peu sur lui même on lui excusera un sujet compliqué à traiter dans une société résignée par tant d'indécence humaine et financière.