En ce début d’année 2016, l’humanité doute. Plus que jamais. Ces super-héros qu’on lui inflige, sont-ils vraiment les sauveurs tant espérés de la veuve et l’orphelin ou juste les vecteurs indirects de morts massives et accessoirement faiseurs de « méchants » de plus en plus surpuissants ? Dans Captain America Civil War (CACW), les états en ont assez et une loi est promulguée, obligeant tous les super-héros à rendre compte à l’ONU.


Là où Batman V Superman questionnait la légitimité de Superman via les yeux fatigués et balourds d’un Batman en fin de course et assommait avec ses dialogues de cour de récré, CACW prend le parti intelligent de placer tous ses super-héros face aux conséquences de leurs actions et les divise ainsi lentement mais sûrement en deux camps : la team Captain America qui refusera le contrôle en devenant hors-la-loi et la team Iron Man qui en acceptera les conditions.


Dès lors, le film déroule de manière impressionnante un scénario malin et très simpliste (on reste dans le pur divertissement) mais qui foisonne de personnages tous assez attachants ; mention spéciale aux deux principaux nouveaux arrivants, Black Panther et Spiderman (!), ce dernier bénéficiant du charme juvénile de Tom Holland rappelant le côté gaffeur de Tobey Maguire de la première trilogie.


Soyons honnêtes, Marvel partait avec une longueur d’avance sur DC. Mais malheureusement, le tout s'écroule dans des scènes d'action qu'on a l'impression d'avoir déjà vu mille-fois et d'une pauvreté esthétique et de mise en scène sidérante. La palme à la scène de combat dans l'aéroport complètement grise. C'est simple, on ne sent pas les impacts et jamais on ne tremble.


Toutes ces sempiternelles scènes d'actions bourrées de CGI finissent de nous achever.


On reconnaîtra tout de même un certain impact émotionnel (pour ceux ayant suivi les précédents films) lorsque les 2 principaux héros se déchirent.
En effet, difficile de ne pas s’émouvoir lorsqu’un Iron Man désappointé enfile tristement son casque et balance, dépité, des mandales à son « ami » Captain America. Le film enterre d’ailleurs ici définitivement Batman V Superman où la seule scène d’affrontement des deux super-héros reposait sur un postulat peu crédible et désamorçait ainsi toute implication du spectateur.


Tout ça ne sort tout de même pas des sentiers battus et ce côté confortable est d’ailleurs caractéristique de l’ensemble du film que l’on sent encadré, huilé, réglé comme du papier à musique sans que jamais une scène ne vienne dynamiter l'intrigue. Un manque d'ambition dommageable voire préjudiciable qui emprisonne malheureusement le métrage dans le carcan sur-représenté du simple film d'action bien fichu.

HenriQuatre
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le 27 avr. 2016

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