Pixar #12 Cars → Toys → Money → Repeat

Avant ce revisionnage, j'étais un gros détracteur de cette suite de Cars, ce dernier étant déjà le Pixar que j'aimais le moins, je trouvais la simple idée d'une suite totalement ahurissante, mais bon, le fric domine tout dans la vie, et vu que Cars était une des licences les plus profitables à Disney, en terme de produits dérivés notamment, ces derniers ne se sont pas fait prier pour exploiter salement le filon, car outre cette suite il y a aussi deux spin-off que je n'aborderai pas, qui n'entrent pas dans la filmographie de Pixar, heureusement ai-je envie de dire. Puis Cars c'est aussi le bébé de John Lasseter, qui malgré ses fonctions très contraignantes à la fois chez Disney et Pixar, n'hésite pas une seconde à revenir réaliser cette suite d'un film qui lui tenait fortement à cœur. Il a quand même aider Disney à sortir la tête de l'eau en matière d'animation, alors maintenant je suis d'avis que si le monsieur veut faire un Cars 2, alors qu'il le fasse si ça lui permet de se changer les idées.

Dans ma critique du premier Cars, je soulignais mon dégoût envers la première partie du film, qui était ce que Pixar avait fait de pire jusque là, qui contrastait avec la virtuosité de la seconde partie qui renouait avec le génie des six films qui le précédaient. Ce second volet n'a pas ce problème de schizophrénie entre plusieurs parties du film, il est constant. Constant dans quoi, c'est ce qu'il est question de déterminer, et je le trouve constant dans le divertissement. On est loin du grand Pixar, inutile de se le cacher, d'ailleurs c'est avec ce film qu'on a commencé à parler de la période noire de chez Pixar, qui a vu se succéder les trois déceptions que sont pour le grand public Cars 2, Rebelle, et Monstres Academy. Inutile de dire qu'un passage à vide de la sorte ferait rêver n'importe quel autre studio. Donc pour revenir à nos moutons, ou plutôt à nos voitures, ce film n'a rien d'un Pixar de la grande époque, je dirais même qu'il n'a rien d'un Pixar. La première fois que je l'avais vu au cinéma, je l'avais regardé comme un Pixar, je m'attendais à pas grand chose malgré tout mais j'avais été fortement déçu. En le revisionnant quelques années plus tard, je savais à quoi m'attendre, ce film doit se regarder comme un pur divertissement, d'ailleurs je pense que c'est comme ça qu'il a été pensé, il n'y a pas de grandes scènes émotionnelles, il y a tout juste une intrigue romantique, qui est loin d'alourdir le film. Cars 2 est donc avant tout un spectacle, destiné à un public jeune, mais vraiment cette fois, il n'y a pas cette double lecture présente habituellement dans les films du studio, les blagues ne volent pas toujours très haut, mais je dois avouer avoir passé un excellent moment. Alors est-ce un plaisir coupable ? Pas vraiment, le film ne cherche pas à se prendre au sérieux, et c'est sans doute ce qui explique que Martin le dépanneur soit devenu le personnage principal du film.

Car oui, Flash McQueen, sans faire de la figuration, n'est plus au centre du film, il a son arc mais Martin est clairement le moteur (eheh) de l'histoire. Ce changement n'est pas nécessaire, mais est très intéressant, car premièrement je fais partie des fans du personnage, qui peut sembler agaçant pour certains je l'admet, et deuxièmement car Flash McQueen était un piètre personnage principal, alors même si d'habitude ce n'est pas la meilleure des idées de mettre un personnage secondaire, comic relief qui plus est, en tête d'affiche, je trouve qu'il était nécessaire d'avoir un peu de changement pour le bien du film. Ça aurait pu être un gros raté si Martin avait continué à faire la même chose que dans le premier volet, mais heureusement à part quelques blagues pipi caca, on s'en sort bien, et l'humour reste globalement bien dosé. Je trouve d'ailleurs que la mise en retrait de Flash le rend plus appréciable que dans le premier, surtout qu'il apparaît principalement pour des scènes de courses qui sont très bien foutues, dynamiques et très belles à regarder.

Autre nouveauté pour cette suite, on quitte Radiator Springs pour faire le tour du monde, ce qui fait perdre une partie de l'ambiance du premier, mais qui permet à ce film de ne pas s'imposer de limites, à la fois une bonne et une mauvaise idée donc. On retrouve aussi dans ce film Michael Giacchino à la composition, lui qu'on peut désormais considéré comme un habitué du studio, et force est de constater qu'il livre une composition assez insipide, qui ne sert pas le film autrement qu'en tant que pur accompagnement sonore. On retiendra quand même la forte inspiration tirée de la saga James Bond, en particulier pour le thème de Finn McMissile. Autre point négatif, la publicité ambiante étalée dans le film, j'ai rien contre le fait de vendre des produits dérivés pour renflouer les caisses, bien au contraires, Cars est une mine d'or pour Disney, mais que les pubs restent des pubs, et les films restent des films, car pour prendre un exemple qui m'a choqué, un des personnages à la fin ne se cache même plus de vouloir attiré les petits enfants dans sa fourgonnette (« j'ai toutes les options » sort ses ailes).

Au final, ce Cars 2 est loin d'être la catastrophe que j'ai longtemps cru qu'il était, il s'agît d'un bon film d'action, divertissant, rythmé et très fun, qui ne se prétend pas être de la trempe des films qui le précèdent dans la filmographie du studio, il restera malheureusement longtemps considéré comme le mouton noir de Pixar, enfin je l'espère, car si Cars 2 est réellement ce que Pixar peut faire de pire, alors on peut être confiant pour la suite.