Casting est le regard plutôt cruel d'un réalisateur allemand, Nicolas Wackerarth, sur son propre travail de cinéaste (même s'il est question d'un remake d'un film de Fassbinder) et sur le statut d'acteurs soumis au bon vouloir de celui (ou celle) qui les dirige. Bien vu et sans doute proche de la réalité (Wackerbarth a été acteur avant de passer derrière la caméra). Impression de véracité encore augmentée par l'improvisation qui a présidé au tournage du film. En semant la confusion entre des répliques écrites par Fassbinder et celles du film en préparation, Casting se permet aussi de rusés effets de miroir (oui, comme dans Le dernier métro). Ceci posé, Casting ravira peut-être les aficionados du réalisateur de Les larmes amères de Petra von Kant et des amoureux du cinéma en chambre mais il n'est guère excitant, visuellement parlant d'abord, et même dans son déroulement avec ses séances de casting réalisés de façon monocorde au point qu'on a souvent le sentiment d'assister à un spectacle de théâtre filmé sans beaucoup d'imagination et ne fonctionnant que par l'entremise de dialogues loin d'être bouleversants et somme toute répétitifs. Ceux que l'art du jeu passionne ou qui s'intéressent à la condition d'acteurs aux mains de leur metteur en scène y trouveront peut-être leur compte mais en définitive Casting ressemble davantage à un exercice de style figé dans une posture dialectique et intellectuelle peu cinématographique. La scène, voilà certainement où se trouve la vraie place de telles péripéties confinées à un vase clos.

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le 27 févr. 2019

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