Je me suis procuré ce film pour ses deux acteurs principaux que j'apprécie ; je supposais une comédie romantique dans la veine d'un Apatow. C'est un peu ça. En beaucoup moins mature, en plus creux.

Le scénario ne démarre jamais vraiment. La situation de départ est pourtant intéressante, mais jamais vraiment approfondie. Quant à l'élément déclencheur, ce n'est jamais qu'un retour à la normale : l'auteur flingue donc sa bonne idée après seulement 20 minutes... ça n'aurait pas été trop grave si ç'avait été bien fait, malheureusement tout le traitement reste superficiel : on enchaîne les scènes à une allure folle, jamais le temps de se poser pour profiter d'une situation, d'un sentiment, d'une réplique... d'ailleurs, les dialogues souffrent de ce rythme effréné, les personnages échangent le minimum, les gags sont si court qu'on n'a pas le temps de rire (à part le coup de la branlette). Les personnages sont intéressants mais l'évolution ne se remarque pas vraiment : elle a lieu d'un coup, trop facilement, comme les résolutions d'ailleurs, à la fin, mais le cheminement reste trop obscur, décousu. De plus, le film aurait dû s'intituler plus sobrement Celeste étant donné que le personnage de Jesse est oublié la moitié du film...Autre problème, lié au rythme, c'est le manque de conflit : ce que les personnages subissent s'apparente plus à du misérabilisme qu'à une aventure : ils souffrent de leurs conditions et rien ne les en sortira, si ce n'est le choix d'être heureux (et encore, ce n'est pas facile) ; un film qui présente des obstacles insurmontables n'a que très peu d'intérêt, surtout s'il n'y a rien d'autre de développé pour au moins retenir l'attention du spectateur.

Côté mise en scène, le réalisateur propose un produit pour hipster, avec les musiques qu'il faut, les plans qu'il faut. C'est souvent joli à regarder, parfois même audacieux quand on se souvient que c'est censé être une comédie, mais en même temps la froideur du découpage tue le ton humoristique et peut même agacer. En même temps, la forme touche le fond et l'on s'imprègne plus facilement de cet univers de graphistes hipsters. En fait, le film marque bien l'évolution du cinéma indie qui a toujours cherché à toucher la minorité de gens pro artie en marge du cinéma mainstream. On ne peut pas vraiment le reprocher, surtout que cela semble se faire naturellement. Si bien que je n'ai pas grand chose à reprocher au niveau de la forme. Les acteurs tiennent eux aussi leurs promesses, les actrices sont mignonnes...

Bref, "Celeste and Jesse Forever" m'a déçu pour son scénario déstructuré et superficiel ; ça commençait pourtant bien, c'est vraiment dommage !
Fatpooper
5
Écrit par

Créée

le 20 sept. 2014

Critique lue 577 fois

4 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 577 fois

4

D'autres avis sur Celeste & Jesse Forever

Celeste & Jesse Forever
Miloon
5

Le deuil de Celeste

Apprenant que Rachida Jones (que j’avais vue dans The Office entre autres) et Andy Samberg (des Lonely Islands, biatch) allaient jouer ensemble dans un film où ils seraient en couple, j’étais...

le 2 août 2013

7 j'aime

1

Celeste & Jesse Forever
Fatpooper
5

La rupture

Je me suis procuré ce film pour ses deux acteurs principaux que j'apprécie ; je supposais une comédie romantique dans la veine d'un Apatow. C'est un peu ça. En beaucoup moins mature, en plus...

le 20 sept. 2014

4 j'aime

Celeste & Jesse Forever
mirlitons
7

La fin d'une histoire.

On a le droit à une grand nombre d'histoire d'amour à l'écran. Les histoires de ruptures, cependant, sont bien moins fréquentes. Probablement parce que regarder deux personnes tomber amoureux est...

le 2 mars 2014

3 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55