Comme dirait ce bon vieux Orson Wells façon Classe américaine, j'ai comme l'impression qu'on se fout un peu de ma gueule. On m'avait promis un thriller de 1h45 avec pour pitch Lara Croft, flanquée d'un gamin, traquée par Lord Baelish et Le Fauve dans une forêt alors en proie aux flammes d'un été brûlant. C'est en partie chose due... mais seulement durant la dernière demi-heure.
On le sait : les bandes annonces et les affiches ne reflètent pas toujours la réelle nature des films dont ils font la promotion, et ça a l'air d'être le cas ici. Mais j'ai mes doutes concernant la faute du département marketing puisque la connerie de base vient belle est bien du long-métrage. De la première à la dernière minute, Those who wish me dead va appuyer sur le traumatisme de sa protagoniste, une combattante du feu aux lèvres pulpeuses qui ne cesse de revivre un chapitre brûlant et fumant. Mais comme le cauchemar ne prend vie que durant le troisième acte, sous la forme d'un colossal feu de forêt, le résultat est clair : on s'en branle d'Angelina Jolie. Hormis son trauma et son genre tête brûlée (lol), elle n'a strictement aucun intérêt et le film ne tente jamais d'inverser la balance. Pourquoi confronter un personnage à sa plus grande peur durant tout le long-métrage pour en ressortir grandi alors qu'on peut simplement lui faire faire des randonnées et fuir des éclairs ? C'est bête, trop bête.
Le plus ironique dans cette histoire de PTSD fumeux, c'est qu'Angelina Jolie a beau recouvrir l'affiche de sa gueule d'ange, elle apparaît à peine dans son propre film. Ou alors il s'agit d'une impression, très probablement due à la platitude du personnage. Non pour moi elle se fait clairement dévorer par les vraies piliers du film et ce qui le sauve à mes yeux : les méchants.
Franchement ça faisait un bail qu'on avait plus eu d'antagonistes aussi iconiques dans un film d'action. Aidan Gillen et Nicholas Hoult sont tout simplement parfaits dans leurs rôles de tueurs prêts à taillader un gamin juste pour faire plaisir à Tyler Perry. Affreusement cruels et sans remords, ces vilains sont tout simplement délicieux à suivre, faisant preuve d'une ruse et d'une alchimie implacables. Et le plus important, quand ils se mettent en chasse, on a sérieusement peur pour les personnages. J'en veux pour preuve Aidan Gillen qui fout littéralement le feu à la forêt juste pour éliminer un gosse. Voilà ce que j'appelle de la dévotion, et comment passer d'un potentiel nauffrage à un moment sympathique.
A noter que la réalisation de Taylor Sheridan n'est pas déconnante, quoique handicapée par un scénario aplani par une protagoniste molle. Et quant au tant attendu feu destructeur, c'est exactement ce que je craignais : des CGI trop visibles dévorants des forêts en CGI trop visibles. Gillen et Hoult auraient peut-être dû faire un saut dans la salle de montage, histoire que le boulot soit mieux fait.