Chair de Poule (ou Goosebumps en version originale) est à l’origine une série de romans d’horreur à destination du jeune public écrits par R.L. Stine dans les années 90. Énorme succès de librairie, la collection comporte 74 tomes différents dont une grande partie ont déjà été porté à l’écran sous forme de série télé. Dans chaque histoire, des enfants de l’âge des lecteurs se trouvaient confrontés à des créatures horrifiques issues de l’imaginaire collectif, du loup-garou aux fantômes en passant par le clown qui fait peur.


Arrive aujourd’hui la version cinéma, dont on n’attendait strictement rien, et qui se révèle être une agréable surprise.


Les histoires n’ayant pas de liens entre elles, il fallait trouver quelque chose permettant de toutes les lier quand même, histoire de ne pas se cantonner à une seule créature. Pour cela, les scénaristes Darren Lemke et Mike White ont imaginé l’histoire d’un jeune garçon, emménageant dans une petite ville américaine avec sa mère, suite au décès de son père. Très vite, et parce qu’il est sous le charme de la jeune fille habitant à coté de chez lui, il va découvrir que son voisin n’est autre que R. L. Stine lui-même, l’auteur des romans bien connus, et qu’il cache un secret : ses créatures sont capables de prendre vie si les manuscrits qu’il a écrit sont ouverts. Evidemment, ce qu’on peut imaginer se passer se passera alors.


L’écriture de Chair de Poule est ce qui fait toute la force du film. Non content de reprendre les principes des bouquins à succès, les deux scénaristes offrent une dimension meta au film puisqu’il est directement question des livres que les spectateurs potentiels possèdent chez eux et que leur auteur favori est l’un des protagonistes principaux. L’identification est donc d’autant plus immédiate que les deux adolescents sont finement introduits et font preuve d’une sympathique contagieuse. Qui plus est, les fans de la saga trouveront leur bonheur puisque toutes les créatures évoquées dans le film ont toutes été réellement écrites par Stine. Tout n’étant alors que citations et références pour les amateurs mais le public lambda n’est pas en reste puisque tout est fait pour que l’histoire soit accessible au plus grand nombre.


Si Rob Letterman (c’était déjà lui à l’œuvre sur le pas très bon Gulliver, déjà avec Jack Black) ne fait rien de spécial en terme de mise en scène, on prend donc du plaisir à suivre ces péripéties très classiques. Classiques dans le bon sens du terme, puisqu’on est là à un croisement entre les Gremlins et Jumanji de Joe Johnston. La première partie du film, qui aurait tout à fait pu être estampillée Amblin, fait même référence à une scène du long métrage de Joe Dante quand la mère de Billy affronte les créatures dans sa cuisine. La seconde partie se perd un peu, et n’est pas aidée par des effets spéciaux parfois très laids. A force de se focaliser sur un enchainement de scènes d’action, Letterman laisse les personnages qu’il avait commencé à caractériser sur le carreau, ne laissant plus apparaitre qu’une équipe face à une menace. Certains rebondissements et passages sont évidemment cousus de fil blanc (on se doute que le décor de la fête foraine montrée au début de l’histoire sera celui de la scène finale, par exemple) mais l’ensemble parvient à rester sympathique grâce à quelques bonnes idées qui ponctuent le récit tout du long.


On n’attendait pas grand chose d’une énième comédie avec Jack Black venu cabotiner mais ce Chair de Poule se révèle être une bonne surprise, peut-être même est-il le remake de Jumanji qu’Hollywood chercher à monter.
A une époque où le seul cinéma visant les adolescents n’est qu’un ramassis d’adaptations pas terribles de bouquins « Young Adults » pas géniaux, Letterman, lui, cherche à renouer avec un esprit qui avait disparu. Rien que pour ça…

cloneweb
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le 9 févr. 2016

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