Challengers
6.5
Challengers

Film de Luca Guadagnino (2024)

Luca Guadagnino livre une fresque romantico-dramatique moderne, sexy et punchy se déroulant dans le monde du tennis. On y observe les sentiments contrariés et fluctuants animant un triangle amoureux sur une quinzaine d’années.

Appuyée par l’entêtante et formidable partition sonore électro de Trent Reznor et Atticus Ross, sa mise en scène est enlevée et inspirée. On n’a jamais vu le tennis filmé de cette manière, c’est à la fois très réaliste, prenant et extrêmement cinématographique. Brillant.

Au-delà des scènes de sport, Guadagnino capte en dehors des courts les désirs et les lassitudes, la passion et les frustrations. Il y’a une tension sexuelle évidente qui parcourt Challengers, mais qui sert ses personnages et leur évolution. Il retrouve en cela par moment la grâce et la sensualité de Call me by Your Name dans les regards échangés entre ses acteurs.

Zendaya, sublime et resplendissante, fait preuve d’un charisme rare pour une si jeune actrice. Son interprétation toute en nuances entre maitrise et fragilité démontre qu’elle peut jouer tous les sentiments, mais aussi tous les âges. C’est d’ailleurs l’une des prouesses de Challengers, chacun des 3 acteurs est aussi crédible à 18 ans qu’à 35, même sans effets spéciaux. Ce petit miracle joue beaucoup dans la crédibilité du film, très habile dans sa manière de s’appuyer sur une structure en flash-back à rebours et de nous livrer ses secrets au fur et à mesure. Cela aurait pu être très brouillon sans le talent de son fascinant trio d’interprètes, en total alchimie, mais cela s’avère plutôt malin, à l’image de ce final électrique assez génial. Dommage que Challengers ait bien 30 minutes de trop, ce qui dilue un peu autant son intensité que son intérêt.

Créée

le 30 avr. 2024

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